Thomas Sotto: “Le métier de journaliste est en danger. Il faut choisir son camp : l’information ou le buzz”
C'est à l'occasion d'une interview donnée au Point que le journaliste de France 2, Thomas Sotto, s'est inquiété pour le métier de journaliste. Explications.
Dès la rentrée, Thomas Sotto sera aux côtés de Julia Vignali. (ex-M6) pour coprésenter l’émission matinale ‘Télématin’ en remplacement de Laurent Bignolas, remercié en raison d’audiences en berne. Entre-temps, Thomas Sotto quittera RTL comme le demande une nouvelle règle imposée par France Télévisions puisque désormais elle demande à ses journalistes de choisir entre audiovisuel public et privé.
A nos confrères du “Point“, Thomas Sotto se dit préoccupé par le métier de journaliste. Pour lui, le métier se dégrade comme il tente de l’expliquer : “Si les médias ont couvert maladroitement les élections régionales, c’est que nous sommes pris dans un phénomène de buzz permanent. Il suffit de voir ces sites internet qui appâtent les lecteurs avec des titres accrocheurs. Les médias ont tendance à faire du facile, de ‘l’easy reading’ qui ne coûte pas cher, mais s’avère dangereux“.
Je crains que le journalisme ne fasse les frais de mesures d’économies dans les médias
Pour Thomas Sotto, il manque cruellement de reporter sur le terrain et trop d’éditorialistes ou de consultants ‘squattent’ les plateaux de télévision : “Je crains que le journalisme ne fasse les frais de mesures d’économies dans les médias. Qu’on arrête le reportage, car cela coûte cher. Qu’on ne fasse que des micros-trottoirs. Qu’on mette des gens autour d’une table et qu’on ne fasse plus de l’information, mais de l’éditorialisation. Ce n’est pas forcément désagréable à écouter. Mais ce n’est pas du journalisme. Il ne peut pas y avoir que des éditorialistes“, pense le journaliste de France 2.
Il y a une phrase que je ne supporte plus
Les réseaux sociaux influencent trop les responsables de rédaction : “On leur donne une importance disproportionnée. Il y a une phrase que je ne supporte plus d’entendre dans les rédactions, c’est ‘ça monte sur les réseaux sociaux’. Les médias ne sont pas des réseaux sociaux”, a conclu Thomas Sotto.