Sur Snapchat, de faux arrêts maladies disponibles pour 30 euros
Les annonces qui proposent de faux arrêts maladies sont devenues légions sur le réseau social. De véritables médecins en sont les premières victimes.
Si Snapchat fait moins parler depuis quelques mois et d’autant plus depuis l’avènement de TikTok, le réseau social n’en reste pas moins très prisé. Et aujourd’hui, le réseau social fait parler de lui suite à un vaste trafic d’arrêts maladie mis en vente sur la plateforme qui compliquent le quotidien de nombreux médecins.
Simplicité déconcertante
Ce sont nos confrères de France Info qui ont mené l’enquête sur cette tendance qui pose de nombreux problèmes à la CPAM et aux médecins. Il suffit de taper « arrêt maladie » dans la barre de recherche de Snapchat pour tomber sur une foule de comptes proposant aux utilisateurs du réseau de se procurer l’arrêt en question.
Contre une somme moyenne de 30 euros, il suffit de transmettre son numéro de sécurité sociale ainsi que la durée de l’arrêt souhaité et son adresse pour quelques minutes plus tard, recevoir le document signé de la main d’un médecin.
Faux arrêts, mais vrais médecins
Le problème, c’est que le médecin en question n’est pas au courant et que les escrocs signent l’arrêt en son nom grâce à un montage. Les faussaires utilisent en effet un tampon la plupart du temps scanné pour produire le faux document.
Contacté par nos confrères, l’un des médecins victimes de cette fraude indique recevoir de plus en plus de signalements de faux arrêts utilisant son nom. Les « patients » qui n’ont jamais mis les pieds dans son cabinet sont nombreux à venir lui demander des comptes.
Usurpation d’identité
L’affaire peut aller très loin, car certains médecins dont l’identité a été usurpée ont reçu des appels de la part de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie leur demandant des comptes sur des arrêts aux motifs parfois ridicules. Si la CPAM, qui estime à 3,4 millions d’euros le coût de la fraude aux arrêts falsifiés en 2021, demande aux médecins de porter plainte, cela ne suffit pas à endiguer le phénomène.
Rappelons que fournir un arrêt maladie falsifié à la CPAM peut engendrer une suspension des indemnités journalières, un remboursement des sommes injustement perçues, un avertissement, une pénalité financière et même une sanction pénale.