Roger Garaudy, figure française du négationnisme, est décédé
Roger Garaudy, philosophe, figure du négationnisme et ancien chef de file des intellectuels communistes s'est éteint mercredi à Chennevières dans le Val-de-Marne, il était âgé de 98 ans.
Roger Garaudy est né le 17 juillet 1913 à Marseille au sein d’une famille protestante, il se convertit ensuite au catholicisme puis finalement à l’islam dans les années 1980. En 1933 il rejoint le Parti communiste alors qu’il est un jeune agrégé de philosophie et docteur en lettres. Sept ans s’écoulent avant qu’il se retrouve interné pendant trente mois dans un camp vichyste en Algérie.
À la fin de la guerre, en 1945 il entre au comité central du parti puis au bureau politique onze ans plus tard. Élu député dans le Tarn il siège aux deux Assemblées constituantes en 1945 et 1946 puis à la première Assemblée nationale de 1946 à 1951. En 1951 il est battu, il représentera par la suite le département de la Seine au Palais-Bourbon de 1956 à 1958 puis au Sénat de 1959 à 1962.
Il enseignera sa discipline à Albi, Alger et à Paris, avant de devenir maître de conférences à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand à partir de 1962 et durant trois années. À la fin des années 1960 il devient professeur titulaire à Poitiers, mais cette période est surtout marquée par ses prises de position contestataires, et notamment au travers de ses livres « Le grand tournant du socialisme » (1969) et « Toute la vérité » (1970). En 1970 il est exclu du Parti communiste après avoir dénoncé la normalisation en Tchécoslovaquie et qualifié Georges Marchais de « fossoyeur du PC ».
Dans les années 1990, il publie « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne » (1996). En 1998, il est condamné pour contestation de crimes contre l’humanité alors qu’il avait déclenché une vive polémique en demandant publiquement le soutien de l’abbé Pierre.
Roger Garaudy sera incinéré lundi au crématorium de Champigny-sur-Marne.