Réchauffement climatique : les chances de le limiter à 2° seraient quasi-nulles
Une nouvelle étude scientifique estime que les probabilités de réussite d'une limitation du réchauffement climatique à 2° seraient de 5%. Un taux qui descendrait même à 1% pour un objectif d'une hausse bloquée à 1,5°.
Alors que, sans réel consensus mondial sur la question, la réussite de l’accord de Paris sur le climat se veut encore bien incertaine, une nouvelle étude de scientifiques établis aux États-Unis vient d’apposer des chiffres peu optimistes sur ces doutes.
Pour rappel, cet accord engageait la communauté internationale à agir afin de limiter le réchauffement climatique “bien en deçà de 2 °C” et à “poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5 °C”. Les travaux de ces chercheurs publiés dans la revue Nature Climate Change tendent toutefois à réduire l’espoir d’atteindre ces objectifs.
5% de limiter le réchauffement climatique à 2° : pas le pire scénario
Ainsi, selon ces scientifiques, les probabilités de réussite d’une limitation du réchauffement climatique à 2° seraient de 5%, et d’1% pour l’objectif d’1,5°. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont pris pour base des projections de croissance de la population pour estimer à la fois la production et les émissions futures de carbone.
2° d’augmentation serait en fait le minimum à prévoir : “l’augmentation de la température est probablement de 2 °C à 4,9 °C, avec une valeur médiane de 3,2 °C”. Il nous est néanmoins précisé qu’il ne s’agit pas là de la résultante du pire scénario envisagé, et qu’ont notamment été pris en compte des efforts pour limiter le recours aux énergies fossiles.
Près de 4 milliards d’individus en plus d’ici la fin du siècle
Comme rapporté par Le Point, cette équipe de scientifiques affirme qu’“atteindre l’objectif d’un réchauffement inférieur à 1,5 °C suppose que l’intensité en carbone baisse bien plus vite que dans le passé récent”. Mais avec une population appelée à sensiblement augmenter d’ici la fin du siècle (l’ONU s’attend à un chiffre d’11,2 milliards en 2100 contre 7,5 milliards actuellement), le réchauffement climatique apparaît de plus en plus telle une contrainte avec laquelle il faudra apprendre à vivre plutôt qu’un ennemi qu’il semble encore possible de mettre à genoux.