Phobie scolaire chez l’enfant : un mystère complexe, bien loin d’un simple caprice
La phobie scolaire, souvent mal interprétée comme un simple caprice ou une feinte, est en réalité un problème beaucoup plus complexe qui peine à être pleinement reconnue. Comment pouvons-nous mieux comprendre et traiter ce problème ?
Tl;dr
- La phobie scolaire est souvent sous-estimée et mal comprise.
- Elle concerne 1 à 2% des élèves, souvent victimes de harcèlement ou différenciés.
- Un repérage précoce et une prise en charge bienveillante sont essentiels.
Comprendre la phobie scolaire
La phobie scolaire est un phénomène complexe. Souvent réduite à un simple caprice ou une simulation de la part de l’enfant, elle est en réalité bien plus profonde et sérieuse.
Un enfant qui exprime un désintérêt passager pour l’école est normal. Cependant, les enfants sujets à la phobie scolaire sont en réelle souffrance et terrorisés à l’idée d’aller en classe. Leurs manifestations de mal-être peuvent aller des maux de ventre et nausées aux pleurs et cris si contraints à aller à l’école.
Origines et facteurs de la peur
Le « refus scolaire anxieux » (RSA) toucherait 1 à 2% des élèves, de la maternelle au lycée. C’est un phénomène qui reste sous-estimé en France, faute d’indicateur précis selon l’Inserm.
Une étude menée en 2018 par Laelia Benoit, pédopsychiatre et sociologue au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) à Villejuif, a révélé que près de la moitié des élèves souffrant de RSA avaient été victimes de harcèlement, d’insultes ou de menaces.
Repérage et prise en charge de la phobie scolaire
L’un des signes les plus marquants de la phobie scolaire est la disparition de toute manifestation anxieuse pendant les vacances et les week-ends, et leur réapparition à l’approche de la rentrée. « Le repérage précoce des élèves à risque est en effet la clé, car plus le diagnostic est tardif, moins l’issue est favorable« , précise l’Inserm.
La prise en charge de la phobie scolaire nécessite une consultation avec un psychologue, un échange avec les enseignants et la mise en place d’une prise en charge efficace et bienveillante. Le but est d’offrir à l’enfant les moyens, le temps et la souplesse nécessaires à sa reconstruction et à son apaisement.
Impact sur la famille
La phobie scolaire bouleverse également le quotidien des parents, qui doivent souvent adapter leur emploi du temps et engager des frais souvent non remboursés pour les soins de leur enfant. Cela représente une charge mentale sous-estimée, les parents se sentant souvent coupables.