Oise : Des chasseurs traquent un cerf et l’abattent dans le jardin d’un pavillon
Les chasseurs affirment qu’ils avaient le droit de s’introduire dans la propriété privée pour abattre l’animal.
La scène, largement relayée sur les réseaux sociaux, a ému de nombreux internautes et a fait naître la polémique. Samedi après-midi, des chasseurs qui traquaient à proximité de la commune de Lacroix-Saint-Ouen ont abattu un cerf qui s’était réfugié dans le jardin d’un pavillon dont les propriétaires étaient absents.
Coups de fouet et mise à mort
Ce sont nos confrères du Courrier-Picard qui relaient l’information. Il est un peu plus de 16 heures hier lorsque les habitants de ce quartier voient débouler une bande de chasseurs armés de leurs fusils.
Ces derniers seraient à la poursuite d’un cerf qu’ils avaient blessé quelques minutes plus tôt. Grâce au flair de leurs chiens, l’animal sera débusqué alors qu’il tente de se cacher dans le jardin clôturé d’une habitation.
Les chasseurs se massent alors devant le portail de la maison et tentent de faire sortir le cervidé à coup de fouet. L’animal ne semble pas vouloir bouger et un attroupement commence à se former. Riverains, gendarmes et militants anti-chasse se regroupent et, aux alentours de 17 heures, assistent à la mise à mort de l’animal par un chasseur qui avait enjambé la clôture pour l’abattre à bout portant à l’aide de son fusil. La dépouille de l’animal sera prise en charge par les chasseurs sous les protestations de quelques riverains et des militants de l’association AVA (Abolissons la Vénérie Aujourd’hui).
Les choses faites dans les règles ?
Plusieurs questions restent désormais en suspens… Le chasseur avait-il le droit de s’introduire dans la propriété privée pour tuer l’animal ? Selon les gendarmes présents sur place, les choses ont été faites dans les règles. Mais les sons de cloches divergent chez les riverains. Certains affirment que les propriétaires de la maison qu’ils avaient contactés par téléphone ne souhaitaient pas que l’animal soit tué dans leur jardin.
Les chasseurs estiment de leur côté avoir agi dans leur bon droit. Alain Drach, maître de l’équipage de chasseurs, a précisé à nos confrères qu’un cerf blessé représente un danger et que les chasseurs étaient responsables de l’animal et devaient s’assurer qu’il ne puisse blesser personne.
Une enquête devra déterminer si les chasseurs pouvaient se permettre d’entrer dans le jardin pour abattre l’animal. Selon l’Office national de la chasse, « le fait de poursuivre sur le terrain d’autrui et d’y achever un gibier simplement blessé sans l’accord du propriétaire est passible d’une contravention de 5e classe d’un montant de 1 500 euros. » Le chasseur doit également prouver qu’il a bien mortellement blessé ou épuisé le gibier avant que ce dernier se retrouve sur le terrain en question.