Macron face à des appels à démission : un abandon du pouvoir est-il envisageable?
Il se pourrait que le budget de 2025 soit bientôt soumis à l'article 49.3, suivi potentiellement d'une motion de censure. Cette situation pourrait-elle conduire à une remise en question de l'autorité du Président ?
Tl;dr
- Le Président Macron fait face à des appels à la démission.
- Une motion de censure possible suite à l’application du 49.3.
- La démission du Président est incertaine malgré la crise politique.
Un Président sous pression
Dans le monde politique français actuel, le Président Emmanuel Macron est sous le feu des critiques. Les appels à sa démission se multiplient, de toutes parts de l’échiquier politique.
Ce mécontentement est exacerbé par les débats houleux autour du budget 2025, pour lequel le Président est tenu pour responsable.
Le spectre de la motion de censure
Le premier recours à l’article 49.3 du Premier ministre Michel Barnier est imminent, malgré l’accord des députés et sénateurs sur un texte voté en commission mixte paritaire. Ce texte, qui prévoit de nombreuses économies, ne séduit ni la gauche ni la droite.
En cas d’application du 49.3, une motion de censure pourrait être déposée et potentiellement votée par le nouveau Front populaire, avec le soutien menaçant du RN. Si elle est adoptée, le gouvernement serait renversé, une situation inédite dans l’histoire de la Ve République.
La démission, une décision personnelle
La démission du Président de la République est un acte personnel, selon le constitutionnaliste Pierre Égéa. « Rien dans le texte constitutionnel ne l’oblige à démissionner », précise-t-il. Si le Président se retrouvait dans l’incapacité de nommer un Premier ministre qui ne soit pas renversé, cela compliquerait la gouvernance, mais ne garantirait pas une démission.
D’après Mathilde Philip-Gay, une autre constitutionnaliste, le Président pourrait envisager une dissolution en juin.
Une crise de représentativité
La crise actuelle souligne le problème de personnalisation du pouvoir dans la Ve République. « On vit une crise de représentativité, mais aussi de responsabilité », selon Philip-Gay. Le Président Macron, malgré les résultats décevants de son parti aux élections législatives, ne semble pas se sentir affaibli.
Il se considère toujours légitime pour exercer ses fonctions de Président, ayant été élu au suffrage universel direct. Ainsi, même en cas de motion de censure votée, la démission du Président reste incertaine.