Les journalistes d’investigation, « une menace » pour la Grande-Bretagne
Selon des documents émanant d'Edward Snowden et repris par The Guardian, les services secrets britanniques espionneraient des journalistes.
Les journalistes d’investigation sont-ils aussi dangereux que des terroristes ? Pour le Gouvernment Communication Headquarters (GCHQ) la réponse serait oui. Selon le journal « The Guardian » qui aurait mis la main sur de nouveaux documents d’Edward Snowden, les services d’espionnage britannique auraient mis sur écoute de nombreux journalistes dans le monde, notamment ceux qui se sont spécialisés dans l’investigation.
Le journal britannique précisant même « les journalistes et les reporters de tous médias confondus représentent une menace potentielle pour la sécurité » aux yeux de la GCHQ, l’équivalent de la NSA aux Etats-Unis. Pour le service d’espionnage britannique, les journalistes d’investigations spécialisés dans les questions de défense peuvent tenter des démarches formelles et informelles, en particulier auprès d’anciens employés (gouvernementaux) afin d’avoir accès à des informations officielles qui leur sont interdites ».
« Le Monde » également espionné
Parmi la liste des journalistes espionnés, on retrouve des journalistes du « New York Times », « Washington Post », « The Guardian », « Reuters », « The Sun », mais aussi « Le Monde » en France. Les journalistes de télévision sont également concernés où des séances d’espionnages ont été opérés à NBC et à la BBC.
Pour parvenir à ses fins, la GCHQ aurait tout simplement intercepté des e-mails, grâce notamment au piratage des câbles de fibre optique. Un procédé permettant ensuite de récupérer et stocker les e-mails dans les serveurs de la GCHQ.
La GCHQ se défend
Interrogé sur ces pratiques, la GCHQ affirme pour sa part avoir agi en son bon droit : « « Toutes les opérations du GCHQ sont menées conformément au strict cadre légal et politique qui garantit que nos activités sont autorisées, nécessaires et proportionnées et qu’il existe un rigoureux contrôle » peut-on lire dans un communiqué.
En Angleterre, plus de 100 éditeurs de journaux ont publié une lettre commune appelant le gouvernement à empêcher ces pratiques sans l’autorisation d’un juge.