Le Lido dit adieu aux revues à plumes, la fin d’une époque

Le Lido se prépare à une toute nouvelle vie : adieu les revues à plumes, bonjour les spectacles musicaux originaux.

C’est une page qui se tourne pour une adresse emblématique des nuits parisiennes. Le célèbre cabaret Le Lido va disparaître pour devenir une “salle de spectacles musicaux”. Ainsi en a décidé son repreneur, le géant hôtelier Accor. Adieu donc les revues à plumes. Ce “vaste projet de réorganisation” viendra faire disparaître la troupe permanente et proposer “une programmation de théâtre musical renouvelée, ainsi qu’une refonte du modèle de dîner-spectacle et revue”.

Le Lido se prépare à une toute nouvelle vie

C’est en 1946 que la famille Clérico et sa troupe maison, le Bluebell Girls, des danseuses vêtues de plumes, lançaient le Lido. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aura connu des années difficiles. Ces dernières notamment, avec les fermetures liées à la crise sanitaire, ont entraîné une chute du chiffre d’affaires de 80 % en 2020. Selon un communiqué, il est temps de tout changer pour “redonner à cette salle parisienne sa pleine place dans le concert des scènes créatives françaises, nationales et internationales […] grâce à une nouvelle ligne artistique ambitieuse”.

Et cela passe, semble-t-il, par un grand plan de licenciement : 157 postes permanents sur 187 seront supprimés, “principalement au sein des services salle et artistique”, des “mesures de reclassement et de reconversion” seront proposées. Cela concerne plus particulièrement “une soixantaine de personnes” du “plateau artistique”, selon une source syndicale, avec une grande majorité de salariés proches de la retraite. Cette même source assure que ce projet se fera “en accord et en concertation avec les partenaires sociaux, il n’y aura pas de tempête”.

Adieu les revues à plumes, bonjour les spectacles musicaux originaux

En décembre 2021, Accor avait racheté le cabaret des Champs-Élysées, déficitaire depuis des années, au groupe de restauration Sodexo, qui en était propriétaire depuis 2006. Celui-ci n’était pas parvenu à relancer l’activité de l’établissement, avec des “pertes cumulées [s’élèvant] à 80 millions d’euros sur la dernière décennie”.

Désormais, au Lido, des spectacles originaux, sous la direction de Jean-Luc Choplin, ex-directeur du Théâtre du Châtelet. Sont d’ores-et-déjà prévues “des investissements importants de rénovation des installations”. Espérons simplement que l’établissement saura redémarrer avec cette nouvelle identité.