Le coeur mute pour s’adapter à un oxygène plus rare
Quand l'oxygène vient à se faire plus rare, le coeur s'adapte, et ce grâce à un gène qui vient d'être découvert. La recherche dans le champ de l'insuffisance cardiaque pourrait ainsi voir s'ouvrir une nouvelle porte.
Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Californie et de l’école de médecine de San Diego font souffler un vent nouveau sur la recherche cardiaque. En effet, ils ont découvert un mécanisme, pas seulement propre au coeur, qui lui permet de s’adapter à une baisse de la disponibilité en oxygène; en altitude, par exemple. Une mutation génétique indispensable.
Coeur : “Un gène responsable de l’adaptation à la haute altitude”
Gabriel Haddad, professeur de pédiatrie à l’hôpital des enfants Rady à San Diego, explique : “C’est la première fois qu’on découvre un gène responsable de l’adaptation à la haute altitude essentiel pour protéger les fonctions cardiaques même au niveau de la mer”.
Pour débusquer ce gène, les scientifiques ont passé au peigne fin l’ADN des habitants des haut plateaux d’Ethiopie. D’après une hypothèse émise en 2014 dans une autre étude, ce sont des variations du gène EDNRB qui seraient à l’origine de cette adaptation au manque d’oxygène, appelé aussi hypoxie. Cette théorie a été validée en 2015 par les chercheurs californiens à l’aide de souris, certaines d’entre elles présentant cette mutation, d’autres pas.
L’insuffisance cardiaque pourrait en profiter
Ainsi, les souris “mutantes” étaient bien pus résistantes que les autres, même en cas d’hypoxie poussée à l’extrême (un taux de seulement 5%). La variation du gène EDNRB conduit à une réduction de la production d’endothéline, protéine qui resserre les vaisseaux sanguins. Et pour l’humain ? Le Professeur Haddad ajoute naturellement : “Abaisser le niveau d’endothéline fait des miracles chez des souris placées dans un environnement faible en oxygène ce qui suggère que le gène EDNRB joue un rôle clé dans l’adaptation des humains à la haute altitude”.
Application directe ? De nouveaux traitements pour lutter contre l’insuffisance cardiaque pourraient ainsi voir le jour. Et des tests sont d’ores et déjà en cours, avec des médicaments dont la fonction est d’inhiber le gène.