La plus ancienne plainte de client connue date d’il y a 4 000 ans
Sur une tablette d'argile de l'ancienne Babylone datant d'il y a près de 4 000 ans, on trouve la plainte d'un client ainsi insatisfait du service délivré. Le texte se veut par ailleurs particulièrement copieux.
De nos jours, quelques clics suffisent à prendre connaissance de retours client, qu’ils soient positifs ou négatifs. Dans un temps encore récent, c’est sans doute au format papier que de tels commentaires étaient consignés. Il y a quelques années, on nous avait appris que les plaintes de client étaient quelque chose de profondément ancré dans l’Histoire. Un article de Forbes rapportait ainsi que la plus ancienne plainte de client connue datait d’il y a près de 4 000 ans, du temps de l’ancienne Babylone.
La plus ancienne plainte de client connue rédigée par un marchand de cuivre
La plainte, découverte dans l’ancienne ville d’Ur. Ur, avait été rédigée en écriture cunéiforme par Nanni, un marchand de cuivre, en 1 750 avant Jésus-Christ. Mécontent d’un service délivré par un certain Ea-nasir Fine Copper, Nanni lui avait envoyé ses assistants personnels en vue d’obtenir un remboursement. Ces agents étaient toutefois revenus les mains vides, qui plus est en traversant une zone de guerre. Une traduction de la plainte du marchand de cuivre a été publiée dans l’ouvrage Letters from Mesopotamia : Official, Business and Private Letters on Clay Tablets from Two Millenni, de l’assyriologue A. Leo Oppenheim.
“Vous seul traitez mon messager avec mépris !”
Voici comment la plainte débutait (sa retranscription en langue anglaise avait publiée par ABC Science) : “Dis à Ea-nasir : Nanni envoie le message suivant : Lorsque tu es venu, tu m’as dit comme suit : ‘Je donnerai à Gimil-Sin (quand il viendra) des lingots de cuivre de belle qualité.’ Tu es alors parti mais tu n’as pas fait ce que tu m’avais promis. Tu as mis des lingots qui n’étaient pas bons devant mon messager (Sit-Sin) et tu as dit : ‘Si tu veux les prendre, prends-les; si tu ne veux pas les prendre, va-t’en !’. Pour quoi me prenez-vous, pour que vous traitiez quelqu’un comme moi avec un tel mépris ? J’ai envoyé comme messagers des messieurs comme nous pour récupérer le sac avec mon argent (déposé chez vous) mais vous m’avez traité avec mépris en me les renvoyant plusieurs fois les mains vides, et cela à travers un territoire ennemi. Y a-t-il quelqu’un parmi les marchands qui font du commerce avec Telmun qui m’ait traité de cette façon ? Vous seul traitez mon messager avec mépris !” Le texte se concluait avec une certaine courtoisie, puisque les liens n’étaient pas rompus : “Sachez que (dorénavant) je n’accepterai de vous aucun cuivre qui ne soit pas de bonne qualité. Je vais (dorénavant) sélectionner et prendre les lingots individuellement dans ma propre cour, et je vais exercer contre vous mon droit de refus parce que vous m’avez traité avec mépris.”