Islam en France : un rapport sénatorial en défaveur d’initiatives de l’État
Un rapport sénatorial appelle notamment à ce que l'État français n'assure pas l'organisation de l'islam dans l'Hexagone, et que l'influence des pays étrangers soit limitée dans la formation des imams.
L’islam en France doit s’organiser sans implication directrice de l’État. Voilà ce que révèle notamment un rapport sénatorial rédigé par Nathalie Goulet (UDI, Orne) et André Reichardt (Les Républicains, Bas-Rhin). Un document dans lequel ces rapporteurs de la mission d’information sur l’organisation de l’islam en France émettent ainsi des recommandations quant à une limitation du rôle de l’État.
Dans des propos rapportés par nos confrères de L’Obs, Mme Goulet déclare que “si on veut être conforme à la loi de 1905, l’État peut encadrer, aider, accompagner, mais il ne doit pas prendre des initiatives. Si c’est pour faire le concours Lépine des idées les plus crétines, on est tous capables de le faire”.
Rapport sur l’islam en France : la formation des imams évoquée
Ce rapport, de l’islam en France à un islam de France, établir la transparence et lever les ambiguïtés, appelle donc non seulement à une importance moindre de l’État, mais également à réduire l’influence des pays étrangers dans la formation des imams.
Pour les auteurs du document, la pratique d’“imams détachés” par des États étrangers et à la maîtrise discutable du Français est significative de “la ‘double sincérité’ du discours officiel sur la nécessité de limiter l’influence des pays d’origine quand, dans le même temps”, il est question de passer “des accords avec plusieurs d’entre eux [NDLR : l’Algérie et le Maroc, entre autres]”.
Des financements devant transiter par une fondation
La sénatrice de l’Orne a ajouté à ce sujet qu’“il y a là une duplicité, pour ne pas dire une schizophrénie”. Et de poursuivre en indiquant, en se basant sur le rapport, que “la formation à l’étranger ne peut être qu’une solution transitoire”, se révélant ainsi “absolument insuffisante” en ce qui concerne la “contextualisation” des textes sacrés.
Les signataires du rapport estiment de même que la position peu affirmée de l’État “s’est à nouveau manifestée à travers les projets de relance” d’une “fondation des œuvres de l’islam”. Et qu’il en revenait à la communauté d’assurer la préfiguration de cette fondation, finalement confiée à un haut fonctionnaire. Le document demande enfin à ce que la “totalité des financements en provenance de l’étranger” passe par la fondation en question.