Hérault : 3 ans de prison pour une auxiliaire de vie qui avait servi des tartines au Lexomil à une patiente
Mercredi dans l'Hérault, une auxiliaire de vie a été condamnée à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir servi des tartines de Lexomil à une patiente. La prévenue a expliqué n'avoir pas eu l'intention de tuer.
Mercredi, une auxiliaire de vue habitant Castelnau-le-Lez (Hérault) a été condamnée à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt et à cinq ans d’interdiction d’exercer son activité auprès de personnes vulnérables.
Car c’est justement une personne fragile qui a fait les frais de son comportement. Cette auxiliaire de vie devait ainsi s’occuper d’une patiente d’une trentaine d’années atteinte d’une maladie neuro-dégénérative, handicapée à 100 %, diabétique et mal voyante.
Handicapée à 100%, elle est hospitalisée après avoir mangé des tartines au Lexomil
À l’automne 2017, rapportent nos confrères du Midi Libre, cette patiente, particulièrement fatiguée, avait dû être admise à l’hôpital. Lors d’une visite à son domicile, une amie avait ainsi découvert, dans le micro-ondes, huit cachets de l’anxiolytique Lexomil sur une tartine de confiture.
Une enquête de gendarmerie avait alors été ouverte, et les analyses conduites d’avoir indiqué que l’absorption en masse du médicament aurait aggravé le “tableau neurologique” de la patiente. Son auxiliaire de vie avait été mise à pied.
“Je voulais être tranquille”
La mise en cause, mère de trois enfants, a depuis reconnu les faits : “Je voulais être tranquille”. Et d’avoir ajouté : “depuis quelques temps, j’ai envie de mettre fin à mes jours.” L’auxiliaire de vie a assuré que son intention n’était pas de tuer la patiente, et qu’elle n’a pas réfléchi à son geste.
Avis pas vraiment partagé par la présidente : “[Il y a une différence] entre voler une personne et la tuer à petit feu. Les faits ont été répétés, tout est fait délibérément”. Me Virginie Manzi a quant à elle évoqué un profil de la prévenue qu’il “est très difficile de cerner. C’est un iceberg. Elle tente de sauver les apparences, mais à l’intérieur, elle est totalement détruite… Elle n’est pas formée pour prendre en charge des personnes qui s’expriment dans la douleur.”
Avaient été requis contre l’auxiliaire de vie trois ans de détention avec mandat de dépôt et une interdiction d’exercer Le renvoi sur intérêts civils a, nous précise-t-on, été renvoyé par le tribunal à une date ultérieure.