« Fermes usines » : La confédération paysanne lance l’alerte
Excédée par les fermes-usines qui fleurissent, La Confédération paysanne a dressé une carte interactive de ces fermes industrielles.
Alors que se déroule en ce moment le salon de l’agriculture à Paris, la confédération paysanne en profite pour dénoncer les gigantesques « fermes usines » qui pullulent en France. La Confédération paysanne a ainsi recensé près de 29 de ces fermes à travers une carte interactive.
Situées en grande partie dans le Grand Ouest et au nord de Paris, ces fermes provoquent la colère des agriculteurs qui estiment que ces fermes sont nocives à leur profession. «Nous nous sommes aperçus qu’il y avait aussi des fermes usines végétales» explique Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération. «Ce qu’on nous vend depuis les années 60, c’est qu’il faut se concentrer pour résister. Ce n’est pas la solution: on sauve la production mais pas les producteurs».
« Des produits standards, sans gout »
Regrettant une sorte « d’ultra-spécialisation » de ce type d’agriculture, la Confédération paysanne redoute qu’à terme ces fermes puissent « détruire de la main d’œuvre » en empêchant d’autres petites fermes de faire la même activité alors que « le marché n’est pas infini ».
Autre indication, la crainte que le consommateur ne perde en qualité avec ces produits, même si en revanche, il n’y aura rien à craindre concernant un éventuel risque sanitaire : « ces fermes usines n’auront aucun souci sur les normes sanitaires, mais ce seront des produits standards, sans goût».
« Des actions publiques fortes »
Se sentant menacée par ses fermes-usines, la Confédération paysanne envisage des « actions publiques fortes ». De son côté, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll réfute l’idée d’un bras de fer. «La ferme des 1.000 vaches, ce n’est pas mon modèle parce que derrière, c’est un investisseur et il n’y a pas d’agriculteur. Mais il ne faut pas qu’il y ait de faux débat. On sait qu’on a besoin d’une industrie agroalimentaire et on sait, pour la production d’un certain nombre d’aliments, qu’on a besoin d’une production suffisamment industrialisée pour qu’elle soit accessible» assure le ministre.