Darmanin appelle à un traité sur les migrants avec le Royaume-Uni
L'idée d'un accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne revient sur le tapis, suite à un autre naufrage désastreux dans la Manche, dans le but de réguler les traversées. Quels en seront les impacts réels ?
TL;DR
- Un nouveau traité migratoire entre l’UE et le Royaume-Uni est envisagé suite à un naufrage dans la Manche.
- Des accords existent déjà mais n’ont pas permis d’éviter les drames en mer.
- Les associations d’aide aux migrants demandent des voies d’accès sécurisées et une meilleure politique d’accueil.
Le défi migratoire dans la Manche : vers un nouveau traité ?
Le mardi 3 septembre 2024 marque l’énième drame de la migration en mer. Douze personnes ont perdu la vie en tentant la traversée de la Manche depuis la France. Ce drame, loin d’être un cas isolé, rouvre le débat sur la politique migratoire européenne.
Une solution politique envisagée
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a suggéré l’instauration d’un traité migratoire entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Toutefois, l’efficacité d’une telle mesure peut être remise en question. En effet, depuis le début de l’année 2024, 43 personnes ont péri dans des conditions similaires, malgré des accords bilatéraux déjà en place entre la France et l’Angleterre.
🔴🗣️ "Tous ces accords successifs, si à la fin ils finissent par n'être que des coups de com' mais qui ne sauvent aucune vie, ce ne sera pas suffisant", réagit Emma Rafowicz, députée européenne PS, suite à l'appel de Gérald Darmanin à un accord migratoire entre Londres et l'UE. pic.twitter.com/VtGycjwJWq
— franceinfo (@franceinfo) September 4, 2024
Des accords inefficaces
L’accord en vigueur, signé en 2022, prévoit une augmentation du nombre de policiers et gendarmes français aux frontières ainsi qu’une contribution financière britannique.
Cependant, malgré ces mesures, les départs clandestins n’ont pas cessé. Selon Tania Racho, docteure en droit européen et chercheuse associée à l’Université Paris-Saclay, ces renforcements n’ont pas d’impact sur les départs. « Ça ne changera rien, il y aura toujours des départs », a-t-elle déclaré.
Une demande unanime des associations d’aide aux migrants
Les associations d’aides aux migrants, dont Utopia 56, dénoncent ces politiques de contrôle et exigent la mise en place de voies sécurisées et une meilleure politique d’accueil. « Ces morts sont des choix politiques », a déclaré Utopia 56, soulignant la nécessité d’une révision de la politique migratoire.
Tania Racho insiste sur l’importance de l’accueil et non du contrôle. « Si cet argent était investi dans la gestion de l’accueil ou la délivrance de visas, on n’en serait pas là. » Elle souligne que malgré l’augmentation du nombre de migrants tentant de rejoindre le Royaume-Uni, ces chiffres restent gérables si la politique migratoire était axée sur l’accueil et non le contrôle.
Alors que le débat continue, la solution à cette crise migratoire reste incertaine. Le naufrage du 3 septembre souligne l’urgence d’une solution durable et humaine face à cette tragédie récurrente.