Dans l’ADN de cette pieuvre est inscrit un effondrement plus rapide que prévu de la calotte glaciaire
Dans l'ADN de cette pieuvre est inscrit un effondrement plus rapide que prévu de la calotte glaciaire. Les choses vont-elles se répéter ?
Les animaux ont beaucoup à nous apprendre. Et ce, dans de nombreux aspects. Il y a bien sûr les questions purement biologiques. Mais il est possible, en étudiant ces formidables créations, d’obtenir des informations sur notre passé… et notre avenir. La pieuvre de Turquet, qui peuple l’Antarctique depuis pas moins de quatre millions d’années, renferme dans son ADN des données sur l’effondrement de la calotte glaciaire.
Dans l’ADN de cette pieuvre est inscrit un effondrement plus rapide que prévu de la calotte glaciaire
Dans le génome de ces bêtes passionnantes sont en effet inscrites des informations importantes concernant l’évolution de certaines caractéristiques physiques de notre belle planète bleue. Une équipe de scientifiques a fait cette étonnante découverte en analysant l’ADN de quelque 96 pieuvres de Turquet. Ils ont pu conclure que la calotte glaciaire de l’Antarctique a totalement fondu durant la dernière période interglaciaire, une époque durant laquelle le climat de la Terre était très similaire à celui qui est le nôtre. Les choses répèteront-elles ?
Les populations de poulpes de Turquet étudiées provenaient des mers de Weddell, d’Amundsen et de Ross, aujourd’hui séparées par la glace. Il y a 125 000 ans, cependant, ce n’était pas le cas, les animaux pouvaient donc s’y accoupler et croiser, de fait, leur patrimoine génétique. Ce qui a permis aux experts de déterminer avec certitude que la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental a totalement fondu pendant cette période.
We present genomic evidence showing the West Antarctic Ice Sheet collapsed during the #LastInterglacialPeriod!🇦🇶🌊🚨#popgen #icesheet #interdisciplinary
…the tipping point of future #WestAntarcticIceSheet collapse could be reached even under the #ParisAgreement (+1.5-2.0°C) pic.twitter.com/pSFRSQNBS0— Sally Lau (@lausally) February 1, 2023
Les choses vont-elles se répéter ?
Avec une précision importante : durant cette étape des cycles de glaciation, « le niveau mondial de la mer était de 5 à 10 mètres plus élevé qu’aujourd’hui et que les températures moyennes mondiales étaient de 0,5° à 1,5°C plus chaudes que les niveaux préindustriels », expliquent-ils. Ainsi donc, le point de bascule du futur effondrement de la calotte glaciaire, s’il doit survenir, pourrait être atteint même sous les accords de Paris, qui doit permettre de ne pas dépasser les 1,5°C de réchauffement climatique global.
Toujours selon ces scientifiques, si effondrement il devait y avoir, celui-ci entraînerait « une élévation du niveau de la mer estimée entre 3,5 et 5 mètres ». Il faudrait une meilleure compréhension de la configuration de l’époque de la calotte glaciaire pour affiner les projections de cette augmentation de niveau des eaux de notre planète.
Quoi qu’il en soit, bien qu’il reste certaines incertitudes, de tels scenarii auraient des conséquences désastreuses dans de nombreuses autres régions du globe. Certaines pourraient être rayées de la carte, d’autres subiraient des changements drastiques…