Covoiturage : le matin, 80% des conducteurs sont seuls

Photo d'illustration. Le covoiturage. Darin Vegher / Unsplash
Une étude conclut qu'il faudrait multiplier le nombre de covoitureurs par deux pour prétendre atteindre les objectifs gouvernementaux.
Le gestionnaire d’autoroutes Vinci a rendu publics ce jour les résultats d’une étude sur le covoiturage en France.
Dans le proche voisinage de dix métropoles, Vinci a mis à contribution des caméras et un comptage à l’aide d’intelligence artificielle pour déterminer qu’entre 7h et 10h le matin, et dans 83,3% des plus de 500 000 véhicules observés entre mai et juin 2023, les conducteurs étaient “seuls à bord de leur véhicule”.
Un pic à huit heures
Ce que Vinci qualifie d’“autosolisme” atteignait un pic à 87% à 8 heures, commençant ensuite une chute jusqu’à 10h (78%).
Dans son communiqué, le gestionnaire fait le constat que “Malgré un intérêt croissant des Français pour le covoiturage, les trajets domicile travail s’effectuent encore beaucoup trop souvent en solitaire”.
Une baisse d'”autosolisme” insuffisante
La précédente étude datant de l’automne dernier avait établi ce taux moyen à 85%, mais cette baisse est jugée “insuffisante pour atteindre l’objectif de 1,75 personne en moyenne par véhicule” que le gouvernement a fixé.
Dans le détail, “Il faudrait multiplier par deux le nombre de covoitureurs”, la moyenne s’établissant à 1,26 personne par véhicule, contre 1,24 à l’automne 2022.
18 axes analysés
Parmi les 18 axes observés à la loupe par Vinci, la palme de l’“autosolisme” le moins important revient à l’A10 Île-de-France (74,5%). À l’inverse, le taux atteint 95% sur l’A7 et l’A50 à Marseille ainsi que l’A11 à Nantes.
Mais qu’attend le gouvernement, au juste ? La planification écologique entend réduire à l’horizon 2030 les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports. Pour atteindre cet objectif, voitures électriques certes mais surtout grosse augmentation du covoiturage, lequel devrait passer en nombre de trajets partagés par jour de 21 000 en 2023 à 196.000 en 2030. Fin 2022, plusieurs ministères annonçaient la mise en place d’une prime de 100 euros destinée aux automobilistes se tournant vers le covoiturage.