Covid-19 en Gironde : un ouvrier licencié pour non-port du masque saisit les Prud’hommes
Licencié pour un masque non porté, un ouvrier de chantier qui officiait en Gironde a saisi le conseil de prud'hommes pour contester cette décision. Son avocat explique que ce plaquiste avait "du mal à respirer".
Le 28 octobre dernier, un plaquiste de 54 ans, en poste depuis quatre ans, apprenait son licenciement pour faute grave. Celui qui officiait alors sur le chantier de construction d’une école à Villenave-d’Ornon, en Gironde, avait ainsi refusé de porter un masque de protection contre la Covid-19. Mardi, relate Ouest-France, son avocat Me Pierre Landete indique que cet ouvrier saisit le conseil de prud’hommes pour contester son licenciement.
Non-port du masque : un ouvrier licencié après plusieurs rappels à l’ordre
Le 15 octobre, soit moins de deux semaines avant le licenciement de l’ouvrier, la société de BTP girondine TPSL avait surpris son employé sans masque. À trois reprises, le quinquagénaire s’était pourtant vu notifier oralement, par le conducteur de travaux, la nécessité de se couvrir le visage. Le lendemain, le plaquiste apprenait par courrier qu’il était convoqué à un entretien préalable au licenciement avec mise à pied à titre conservatoire. TPSL estime que l’ouvrier a fait “preuve d’insubordination et de désinvolture”, et en s’adressant directement à lui : “Vous mettez en danger votre santé ainsi que celle des autres collaborateurs de l’entreprise”.
“Il avait du mal à respirer”
L’avocat de l’ouvrier affirme que son client se trouvait “seul” sur la zone de travail et que le collègue le plus proche se trouvait à plusieurs dizaines de mètres. Me Landete ajoute que l’ouvrier s’adonne à un travail “très physique” où il “monte et descend de son escabeau toute la journée, en portant des charges lourdes”. “Il avait du mal à respirer”, ajoute l’avocat qui estime que “l’argument hygiéniste” ne peut “justifier en aucun cas” un licenciement pour faute grave. Il est d’ailleurs ajouté que la société mettrait à disposition des “toilettes insalubres”. L’ouvrier réclame plus de 28 000 euros à son ex-employeur. L’audience devrait avoir lieu dans plusieurs mois.