Covid-19 : de nouvelles pistes pour expliquer la forte mortalité du virus chez les personnes âgées
Une nouvelle étude vient de supputer une raison expliquant la forte mortalité de la Covid-19 chez les personnes âgées.
Le virus de la Covid-19 n’est toujours pas bien cerné. De plus en plus d’études du monde entier viennent cependant mettre leur pierre à l’édifice pour préciser les effets des infections chez les différentes tranches d’âge et populations. Dans une nouvelle étude publiée dans The Lancet eBioMedicine, les chercheurs auraient peut-être découvert la raison expliquant la grande mortalité des personnes âgées face au SARS-CoV-2. Cela pourrait, en effet, être dû à une limite génétiquement prédéterminée du système immunitaire.
La génétique pour expliquer la forte mortalité chez les personnes âgées
Dans les détails, James Anderson, professeur à l’université de Washington (États-Unis) ayant piloté l’étude, explique que la limite génétique proviendrait de la division cellulaire : « Lorsque l’ADN se divise, le capuchon terminal – appelé télomère – se raccourcit un peu. Après une série de réplications d’une cellule, il devient trop court et arrête la poursuite de la division. Toutes les cellules ou tous les animaux n’ont pas cette limite, mais les cellules immunitaires des humains ont cette durée de vie ».
Pour rappel, le système immunitaire produit suffisamment de cellules jusqu’à l’âge de 50 ans. Ensuite, il devient déficient à cause du raccourcissement des télomères, les empêchant ainsi de se cloner rapidement. Des facteurs directement liés à l’ADN entrent aussi en compte. En effet, la longueur des télomères dépend directement du patrimoine génétique des individus.
D’après le modèle confectionné par James Anderson, le procédé de division cellulaire pourrait ainsi expliquer pourquoi les cellules immunitaires seraient moins performances pour combattre le virus de la Covid-19. Dans les détails, ce modèle estime notamment qu’une personne avec un taux moyen de cellules hématopoïétiques à l’âge de vingt ans maintiendrait une capacité maximale d’expansion clonale des cellules T jusqu’à la sixième décennie de vie. Par la suite, elle déclinerait rapidement durant les dix années suivantes.
Les auteurs de l’étude concluent ainsi en soulignant que « l’effondrement de la capacité d’expansion clonale des cellules T coïncide avec la forte augmentation de la mortalité due à la Covid-19 avec l’âge ».