Chirurgie de l’obésité : Un suivi post-opératoire insuffisant
La Société française et francophone de chirurgie de l’obésité (SOFFCO), l’Académie nationale de chirurgie et le Collectif national des associations d’obèses ont dressé un constat alarmant sur la prise en charge post-opératoire des personnes obèses.
Le lundi 23 mai marquait la journée européenne de lutte contre l’obésité. L’occasion de faire le point sur cette pathologie qui touche actuellement 13 % de la population adulte mondiale. Si les campagnes de prévention contre l’obésité et les bonnes pratiques pour réduire le risque d’être touché par la maladie sont connues de tous, d’autres problématiques restent méconnues du grand public.
C’est notamment le cas du suivi post-opératoire des patients qui subissent une intervention de chirurgie bariatrique (pose d’un anneau, court-circuitage d’une partie de l’estomac). Des patients qui, dans la moitié des cas, ne sont plus vraiment suivis après leur opération.
1 patient sur 2 perdu de vue
Deux ans après une intervention de chirurgie bariatrique, un patient sur deux est en effet perdu de vue et ne bénéficie d’aucun suivi. C’est le constat alarmant effectué par un livre blanc collectif publié par la Société française et francophone de chirurgie de l’obésité (SOFFCO) et de l’Académie nationale de chirurgie et le Collectif national des associations d’obèses (CNAO) avec le soutien de Medtronic.
Pourtant, tous les patients qui bénéficient de ce type de chirurgie devraient s’assurer d’un suivi sur le long terme. Un suivi médical et surtout psychologique, car on sait que le risque de suicide est élevé après une chirurgie bariatrique.
Des « maisons de suivi »
Pour améliorer le suivi post-opératoire des personnes obèses, le livre blanc préconise un dispositif inspiré de ce qui se fait pour le diabète ou l’asthme. Les patients pourraient se regrouper dans une maison de suivi qui regrouperait plusieurs spécialistes en un seul lieu. De quoi faciliter le parcours de suivi et le rendre plus efficace grâce au travail de concert de chirurgiens, infirmiers, diététiciens, nutritionnistes ou encore psychologues. Des lieux qui seraient pensés comme des espaces conviviaux, loin de l’austérité de certains établissements de soin.
Si le dispositif voit le jour, il complèterait les 37 centres spécialisés de l’obésité (CSO) qui s’occupent aujourd’hui des patients souffrant de complications graves. Des centres qui peinent à absorber l’afflux de malades. Le CNAO préconise une étude auprès des établissements spécialisés afin d’harmoniser les pratiques en accord avec les recommandations de la Haute Autorité de santé. En France, 550 000 personnes ont un IMC supérieur à 40.