Avion russe abattu : les déclarations de la Turquie contredites
Le pilote survivant de l'avion russe abattu mardi près de la frontière turque affirme qu'il n'y a eu aucune sommation avant que l'appareil ne soit abattu. La Russie contredit peu à peu toutes les déclarations turques.
Peu de temps après avoir abattu un avion russe près de la frontière, la Turquie s’est empressée de contacter l’ONU, déclarant qu’ils avaient abattu un avion russe qui avait pénétré leur territoire et ce après avoir réalisé une dizaine de sommations. Il semblerait que les choses ne soient pas aussi simples et pourraient plonger la Turquie et l’OTAN dans l’embarras.
Aucune sommation avant d’être abattu
Peu après que leur avion ait été touché par un missile, les deux pilotes russes ont réussi à s’éjecter. L’un des pilotes a été tué lors de sa descente en parachute par des rebelles anti Bachar al-Assad et le second pilote a, après une opération des forces spéciales russes, pu être sauvé et ramené en Russie. Le pilote survivant a donné sa version des faits à la télévision, bien loin des déclarations turques.
Selon Konstantin Mourakhtine, le pilote survivant et présenté comme l’un des meilleurs pilotes russe : “il n’y a eu aucune sommation. Pas d’échange radio, ni de contact visuel. Il n’y a eu aucun contact” avant d’ajouter que : “si l’armée turque avait voulu nous avertir, ils auraient pu se montrer en volant sur notre parallèle. Il n’y a rien eu du tout“. Répondant à une question d’un journaliste, il indique qu’à aucun moment, il n’est entré dans l’espace aérien turc avant d’ajouter : “nous étions en train de voler à une altitude de 6.000 mètres, le temps était dégagé, je pouvais voir parfaitement sur la carte et au sol où se trouvait la frontière et où nous étions“.
La Russie accumule des preuves contre la Turquie
Ce témoignage vient confirmer les cartes de vol de l’avion russe présentées par l’armée russe et qui montrent qu’à aucun moment leur avion n’a pénétré l’espace aérien turc. Le chasseur F16 turc a, lui par contre, pénétré l’espace aérien syrien. Pour se défendre, la Turquie a publié un enregistrement supposé être les sommations données au pilote de l’avion russe mais cet enregistrement ne semble pas constituer une preuve fiable.
Selon plusieurs experts, il ne s’agit pas là d’un accident mais d’un acte prémédité. La Turquie, forte de son soutien de l’OTAN, s’estime sûre de son impunité. Un jeu particulièrement dangereux face à l’ours russe.