Amazon France : il se plaint des salaires sur une messagerie interne et se fait licencier
Cet employé d'un entrepôt logistique d'Amazon aurait été nommé employé de l'année en 2020 avant d'être évincé pour des propos jugés "mensongers et belliqueux". Ses collègues ont organisé un rassemblement pour protester contre cette décision.
D’après les syndicats, cet employé pouvait traiter jusqu’à 2,5 fois plus de colis que certains de ses collègues et pourtant, cela n’a pas empêché son licenciement. Un salarié du dépôt d’Amazon de Saint-Priest (Rhône) a été viré suite à des messages postés sur une messagerie interne de l’entreprise dans lesquels il se plaignait notamment de sa rémunération. Un licenciement qui suscite une vive émotion dans l’entreprise.
Il interpelle sa hiérarchie sur les rémunérations
C’est donc via la messagerie interne de l’entreprise que le salarié aurait tenu des propos inacceptables selon ses supérieurs. Entre le 3 mars et le 15 avril, il s’est adressé directement et publiquement à la direction d’Amazon sur le tchat de l’entreprise pour afficher son mécontentement quant aux augmentations de salaire accordées dans le cadre des négociations annuelles.
Des augmentations jugées trop faibles par l’employé. Dans les messages relayés par BFM TV, l’homme déplorait notamment que « Les plus grands veulent toujours écraser les plus petits et veulent toujours être bien plus forts que les plus faibles ». Des critiques mal supportées par la direction qui lui aurait annoncé oralement son licenciement le 12 mai dernier.
Amazon se défend
Pour le syndicat Sud Commerces et services du Rhône qui a apporté son soutien au salarié en question (qui aurait été élu employé français de l’année par Amazon), ce licenciement constitue une « attaque à la liberté d’expression des salariés ». Depuis cette affaire, les autres employés vivraient dans un climat très tendu et n’oseraient plus utiliser la messagerie interne. Sud Commerce a organisé un rassemblement devant le dépôt de Saint-Priest ce mercredi.
Interrogée par nos collègues, la direction d’Amazon France a tenu à clarifier sa position dans cette affaire. L’entreprise précise que les messages du salarié, qu’importe son rendement et la qualité de son travail, constituent une insubordination et justifieraient cette procédure de licenciement expéditive. Une procédure qui aurait été mise en application dans les règles en vigueur. Le groupe précise également que le syndicat à l’origine des revendications est externe à l’entreprise et ne serait pas suivi par les représentants du personnel du dépôt. Amazon précise également que la distinction « d’employé de l’année » n’existerait pas au sein de l’entreprise.
Dans tous les cas, le salarié licencié a d’ores et déjà prévu de saisir les prud’hommes pour contester son licenciement.