Zone euro : possible sortie de déflation en avril
La zone euro semble être sortie de la déflation au mois d'avril, d'après une première estimation d'Eurostat avançant un taux d'inflation nul.
La zone euro en a-t-elle terminé avec la menace, bien réelle, de la déflation ? Peut-être bien, à en juger par une première estimation d’Eurostat concernant le taux d’inflation constaté en avril. Mais si celui-ci est effectivement nul (0,0%) après avoir récemment connu un score record en janvier (-0,6%), il pourrait prochainement renouer avec ses précédents et négatifs résultats.
Cette absence d’inflation en mars revêt en tout cas un caractère positif pour la Banque centrale européenne (BCE), elle qui avait lancé en mars dernier un programme d’assouplissement quantitatif courant jusqu’en septembre 2016. La BCE a ainsi fait savoir jeudi dans un rapport que “les attentes d’inflation en zone euro à long terme se sont reprises” et que cette nouvelle peut être considérée tel le premier effet favorable de son action.
Inflation : 0% pour la zone euro en avril, mais un chômage stable en mars
Toutefois, comme évoqué plus haut, cette situation d’une déflation possiblement envolée est à pondérer et pourrait ne pas durer. Pour l’économiste de Berenberg Christian Schulz, cité par Boursorama avec AFP, “on […] est encore loin” du but fixé par la BCE de conserver une inflation proche mais inférieure à 2%. En ajoutant que l’immobilité des prix en avril “ne constitue pas encore un signe d’allègement des pressions déflationnistes, comme nous le rappellent les données du chômage pour mars, qui traduisent une décrue désespérément lente”. Autrement dit, le chômage demeurerait actuellement bien trop puissant pour que l’inflation retrouve un niveau à même de redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs.
Un retour de la déflation redouté
Et son confrère Jonathan Loynes de Capital Economics de se montrer également prudent sur le sujet : “En résumé, c’est un soulagement que l’épisode de déflation ait été plus court que ce que l’on craignait. Mais elle pourrait faire son retour si les prix du pétrole et des matières premières repartent à la baisse”. La BCE doit par conséquent continuer à jouer un rôle majeur dans son entreprise, ce dont ne semble pas douter Howard Archer, officiant quant à lui chez IHS Global Insight : “Le principal message en provenance de la BCE pour le moment, c’est qu’elle n’envisage pas de mettre fin de manière anticipée à son programme d’assouplissement quantitatif malgré les signes d’amélioration de l’activité”.