Zika : sa multiplication pourrait être contrée par un vermifuge
Des chercheurs américains déclarent avoir découvert trois molécules en mesure de contrer la multiplication du virus Zika. Parmi elles, un vermifuge à l'efficacité visiblement très affirmée.
Le virus Zika pourrait-il finalement commencer à compter ses jours ? La découverte rapportée en tout début de semaine dans la revue Nature Medicine indique en effet que trois molécules ont été identifiées comme d’efficaces moyens de contrer la multiplication du Flavivirus.
Cité par nos confrères de Pourquoi Docteur ?, le docteur Honjun Song, directeur du programme de recherche sur les cellules souches à l’Institut d’ingénierie cellulaire à Johns Hopkins, explique qu’“il faut des années, voire des décennies, pour développer un médicament. Mais en situation de crise sanitaire, nous n’avons pas ce temps-là“. Et le professeur Guo-li Ming, professeur de neurologie à l’école de médecine à l’université Johns Hopkins, de poursuivre : “Donc au lieu d’utiliser de nouvelles molécules, nous avons choisi de tester des médicaments déjà existants. De cette façon, nous espérons découvrir un traitement beaucoup plus rapidement”.
Des molécules pour contrer la multiplication du virus Zika
Les scientifiques ont travaillé avec l’université de Floride et plusieurs Instituts de santé américains (NIH). Et d’avoir donc exposé des cultures de cellules neuronales humaines non seulement à Zika, mais aussi à 6.000 médicaments différents.
Au final, trois médicaments se sont illustrés par une activité de lutte certaine vis-à-vis du virus : la molécule antivirale expérimentale PHA-690509, l’emricasan encore testé dans le traitement de l’hépatite C et le niclosamide, soit un vermifuge.
Une efficacité sur l’être humain pas encore certaine
Pour le docteur Song, ces observations se doivent d’être observées avec prudence, car si “ces 3 molécules sont efficaces en laboratoire, […] rien ne dit qu’elles fonctionneront de la même manière chez l’Homme”. L’incertitude demeure ainsi quant à savoir si le vermifuge est à même d’aller s’attaquer au virus directement dans le système nerveux central des personnes infectées.
Le professeur Ming ajoute à ce sujet qu’il ne faut pas s’attendre à un remède définitivement efficace avant encore un certain temps : “Pour le savoir, des études complémentaires chez l’animal ainsi que l’homme devront être menées. Il faudra encore plusieurs années avant de découvrir un traitement qui fonctionne”.