Yémen : 5 jours de trêve humanitaire proclamés par la coalition
La coalition arabe vient d'annoncer cinq jours de trêve dans ses frappes contre les rebelles au Yémen, un délai qui sera mis à contribution pour acheminer de l'aide humanitaire aux civils.
Samedi, c’est une coalition arabe relativement galvanisée par ses résultats obtenus face aux rebelles au Yémen qui a annoncé la tenue de cinq jours de trêve dans ses frappes. Une trêve unilatérale qui servira à acheminer de l’aide humanitaire à la population du pays, après que les deux précédents essais aient échoué.
Un communiqué relaté par l’agence officielle saoudienne SPA et rapporté par nos confrères de Canoë avec AFP indique que cette trêve humanitaire est censée démarrer à lundi minuit (heure locale). Toutefois, la coalition s’autorise, durant cette pause, à répliquer à toute “activité ou [tous] mouvements militaires” que les rebelles chiites Houthis pourraient effectuer.
Trêve humanitaire au Yémen : la coalition reste sur le qui-vive
On apprend, à la lecture du texte saoudien, que c’est le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi en personne qui a demandé cette trêve. Le dirigeant souhaitait ainsi profiter de cette pause pour “acheminer et distribuer le maximum d’aides humanitaires et médicales”. M. Hadi est réfugié à Ryad avec plusieurs membres de son gouvernement après que la progression des rebelles jusqu’à Aden l’ait contraint à fuir le pays, en mars dernier.
L’appel de la Croix-Rouge internationale entendu ?
Cette décision intervient également au lendemain d’une possible bavure, certains habitants de la ville de Mokha qualifiant de la sorte un raid de la coalition ayant fait 35 morts au sein de la population civile. D’autres voix évoquent quant à elles la position de rebelles non loin d’une zone résidentielle pour expliquer ce bilan. L’annonce de la trêve survient de même après que les forces royalistes soient parvenus à reprendre la ville d’Aden aux mains des rebelles, et ce après quatre mois de combats ayant fait couler le sang. Des rebelles qui, nous dit-on, ne conservent que quelques positions dans le nord. Cette pause devrait enfin représenter un soulagement pour la Croix-Rouge internationale (CICR), laquelle avait ainsi déploré, par l’intermédiaire du chef de sa délégation au Yémen Antoine Grand, des difficultés croissantes à porter secours aux civils : “Nous avons de plus en plus de mal à atteindre les zones touchées et à continuer d’apporter des secours vitaux et d’évacuer les blessés et les morts”.