Yémen : 33 morts dans un attentat
L'explosion d'une voiture piégée a tué au moins 33 personnes, devant l'académie de police de Sanaa, la capitale du Yémen.
Massacre. Selon l’AFP, des morceaux de chair humaine jonchaient le sol sur le lieu de l’attentat, mêlés à des débris de voitures, peu après l’explosion.
L’attentat aurait fait trente trois morts et soixante deux blessés, et le bilan pourrait encore s’alourdir. L’explosion s’est produite à 07h00 ce matin, devant l’académie de police, où maints jeunes étaient venus s’engager. Elle n’a pas été revendiqué.
L’attaque a été commise à l’aide d’un minibus réduit en tas de fer par l’explosion. Cette dernière aurait été déclenchée à distance, selon un responsable des services de sécurité. A midi, des voitures garées à proximité brûlaient encore.
Appel aux dons du sang
Des ambulances se sont ruées sur le lieu de l’attentat pour évacuer les morts et les blessés alors que les forces de l’ordre ont sécurisé le secteur.
Un appel urgent pour des dons de sang a été lancé par le ministère de la Santé, les hôpitaux étant à court de poches de sang pour secourir des blessés.
Le parti de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, a condamné l’attaque. Il a rendu les autorités responsables du relâchement des mesures de sécurité qui favorisent “les violences quasi-quotidiennes” dans le pays.
Le Yémen sous haute-tension
La violence s’est accrue ces derniers mois au Yémen, instable depuis l’insurrection populaire de 2011, qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, dans le sillage du Printemps arabe.
La milice chiite Ansaruallah, partie de son fief de Saada (nord), a lancé en 2013 une offensive fulgurante qui lui a permis de prendre le contrôle de Sanaa le 21 septembre, puis d’élargir son influence progressivement vers l’ouest et le centre du pays où elle est combattue par Al-Qaïda et des groupes sunnites. Un membre armé des “Comités populaires”, appellation que se sont donnée ces miliciens chiites d’Ansaruallah, a d’ailleurs accusé Al-Qaïda d’être responsable de l’attentat.
Un autre attentat anti-chiite avait fait 49 morts le 1er janvier à Ibb, dans la centre du Yémen.
Cette attaque commise par un kamikaze avait visé des partisans de la milice chiite d’Ansaruallah qui participaient à une cérémonie religieuse.