Voie lactée : inaccessible à l’œil nu pour un tiers de la population mondiale
Le nouvel atlas mondial de la clarté artificielle du ciel nocturne révèle notamment une pollution lumineuse toujours plus forte, au point d'empêcher désormais un tiers de l'humanité d'observer la Voie lactée à l'œil nu.
Il devient de plus en plus compliqué d’observer un ciel authentique la nuit, et ce d’année en année. La faute à une pollution lumineuse toujours plus conséquente et principalement alimentée par l’éclairage public, les vitrines ainsi que les bureaux où la lumière demeure allumée.
Au niveau mondial, cette pollution occupe 80% du ciel, et en se concentrant sur les États-Unis et l’Europe, ce taux atteint même les 99%. Des observations amenant à considérer avec un certain sentiment d’évidence le récent constat d’une Voie lactée inaccessible à l’œil nu pour un tiers de l’humanité.
Pollution lumineuse : une voie lactée contrariée dans des zones jaunes
Il y a quelques jours est paru, au sein de la revue Science, le nouvel atlas mondial de la clarté artificielle du ciel nocturne rédigé par une équipe de chercheurs mêlant les nationalités italienne, allemande, israélienne et américaine. En se basant sur des images satellites actualisées en haute définition et des mesures de clarté du ciel établies à plusieurs points du globe, ces scientifiques dressent des cartes permettant de visualiser cette fameuse pollution lumineuse.
Les zones sombres attestent d’un ciel clair et dégagé, et en passant du sombre au bleu, puis du bleu au vert, du vert au jaune, du jaune au rouge et enfin du rouge au blanc, on arrive à des niveaux de pollution de plus en plus hauts. Les zones jaunes empêchent ainsi 35,9% de la population mondiale de visualiser la grande traînée de la Voie lactée.
Une progression moyenne de 6% par an
Depuis une cinquantaine d’années, la pollution lumineuse progresse en moyenne de 6% par an en Amérique du Nord et en Europe. Et cette tendance n’est apparemment pas sur le point de s’inverser, notamment de par l’installation de plus en plus prononcée des ampoules LED au sein des espaces publics.
Pour les chercheurs, “en postulant que le flux photopique s’échappant vers le ciel restera égal, une LED blanche de 4 000 kelvins est environ 2,5 fois plus polluante dans la bande scotopique du spectre que l’éclairage au sodium.”