Viol : De nombreuses femmes ne portent pas plainte
Chaque année, 84 000 femmes majeures subissent un viol ou une tentative de viol en France. Mais très peu portent plainte à cause notamment du regard que porterait la société sur les victimes.
Le viol bénéficierait-il d’un seuil de tolérance encore trop élevé ? C’est en tout cas ce que démontre une étude du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) qui précise que l’ampleur de ce phénomène de société serait sous-estimée.
16 % des femmes victimes de viols
Selon l’étude du HCE, 16% des femmes interrogées ont indiqué avoir subi des viols ou des tentatives de viols au cours de leur vie (contre 5% des hommes). En France, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans ont affirmé avoir été victimes de viol ou tentative de viol en un an.
Mais dans le même temps, ce sont seulement 10 461 femmes qui ont trouvé le courage de porter plainte. 1.100 auteurs ont été condamnés par la justice (765 hommes de plus de 15 ans, 304 hommes de moins de 15 ans et six femmes). En recoupant tous ces chiffres, le HCE estime que ce sont moins de 1 % des violeurs qui sont finalement condamnés.
L'Avis du @HCEfh "pour une juste condamnation sociétale et judiciaire du #viol" est en ligne : https://t.co/GN3u8Th6Fu #ViolDénoncéEtAprès pic.twitter.com/yPCkuL3r4D
— HCE (@HCEfh) October 5, 2016
Un suivi pour aider les victimes à porter plainte
Pour le HCE, accompagner les femmes victimes de viol permettrait de faire condamner plus de violeurs. En effet, lorsqu’elles sont suivies par des organismes adaptés, les victimes de viols sont jusqu’à trois fois plus nombreuses à porter plainte que lorsqu’elles sont seules. Mais même lorsqu’elles portent plainte, près de la moitié des victimes abandonnent le combat judiciaire, car les procédures trop longues les découragent.
Pour permettre une meilleure prise en charge des victimes, le HCE avance cinq pistes de travail : la sensibilisation de la société, des formations pour les professionnels, l’accueil, la protection et l’accompagnement des victimes, un meilleur traitement judiciaire » et l’éducation et la protection des jeunes. L’organisme appelle également à la responsabilité et notamment des médias qui minimise souvent ce type d’affaires.