Vaucluse : jugée illégale, la mosquée redeviendra un entrepôt
Le tribunal d'Avignon a condamné mercredi deux associations musulmanes à remettre en état un entrepôt qu'elles avaient illégalement transformé en mosquée dans la ville de Sorgues.
Deux associations musulmanes de Sorgues près d’Avignon ont été condamnées ce mercredi pour avoir réalisé sans autorisation valable des travaux transformant un ancien entrepôt en lieux de culte et d’enseignement religieux.
Un lieu de culte créé sans autorisation
Faute de place, les fidèles musulmans de la ville de Sorgues étaient condamnés à pratiquer leur culte depuis une trentaine d’années dans deux petits appartements en mauvais état. Aussi, en 2014, ils ont acquis un ancien entrepôt situé dans une zone commerciale de Sorgues en vue de le transformer en une mosquée adaptée à leurs besoins.
Pensant avoir obtenu l’autorisation de modification du Plan Local d’Urbanisation (PLU), les deux associations La Renaissance culturelle sorguaise et La Sérénité ont donc entrepris des travaux afin de réaménager l’ancien entrepôt en mosquée et l’étage en salles de classe. Elles ont aussi relevé le mur entourant le terrain. Mais au mois de novembre, la gendarmerie et le service d’urbanisme rédigent un procès verbal attestant de travaux sans autorisation qui les mènera au tribunal d’Avignon.
Le maire aurait subit des pressions du Front National
Durant l’audience, Brahim Bouharrada et Jamel Mouloua, présidents des deux associations musulmanes, ont demandé la relaxe expliquant avoir obtenu un accord verbal de Thierry Lagneau, le maire Les Républicains de Sorgues qui selon les présidents des associations musulmanes serait revenu sur sa décision de modifier le PLU “sous pression du Front National” quelques mois avant les élections départementales.
Le tribunal correctionnel a dans sa décision prononcée mercredi quasiment suivi les réquisitions du ministère public et condamné les deux associations à détruire les travaux entrepris et restituer l’entrepôt dans son état d’origine dans un délai de deux mois. Passé ce délai, 75 euros par journée de retard seront exigés. Le tribunal a aussi condamné les associations à une amende de 100 euros par mètre carré de surface ayant été construite.