Urvoas : le pape n’est pas le meilleur pour parler de laïcité
Appelé à réagir aux récents propos du pape concernant une laïcité supposément exagérée en France, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a estimé mardi que le souverain pontife n'était pas le mieux placé pour s'exprimer sur le sujet.
En ce mardi matin, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas était l’invité de la matinale de Patrick Cohen sur France Inter. Une réception qui prenait pour cadre l’examen, observé cette semaine par l’Assemblée nationale, du projet de loi “Justice du XXIe siècle”.
M. Urvoas a d’abord été interrogé sur des cas d’interdictions de séjour prononcées à l’encontre de militants, et ce “en dehors de toute procédure judiciaire”. Et le ministre d’avoir répondu être “comme toujours, attentif aux libertés, attentif au cadre dans lequel s’expriment ces libertés, attentif au fait que visiblement le ministre de l’Intérieur a jugé qu’un certain nombre d’éléments nécessitaient l’application de possibilités qui lui sont offertes par l’état d’urgence”.
Laïcité : ne pas “être contre le religieux” pour Urvoas
De même appelé à réagir sur les récents propos du pape François selon lesquels la France exagèrerait sa laïcité, Jean-Jacques Urvoas a déclaré qu’être laïc ne signifie pas “être contre le religieux” mais plutôt être “areligieux”. Ajoutant ne pas être “certain que le pape soit le meilleur expert en laïcité”, le ministre de la Justice a également dit ne pas avoir “le sentiment de vivre dans un pays qui soit antireligieux”.
Manifestations anti-loi Travail : “pas un droit à casser”
Si l’on peut s’interroger quant à un dispositif sécuritaire mis en place dans le cadre de l’état d’urgence et visiblement étendu aux “casseurs de la loi Travail”, Jean-Jacques Urvoas ne semble pas y voir là de dérive, comme il l’a signifié il y a quelques heures :
“L’état d’urgence permet, c’est en tout cas ce que le Conseil d’état a eu l’occasion de dire au mois de décembre, quand il avait été saisi sur ce type d’utilisation de mesure, qu’il était pertinent, pour l’autorité politique, de mobiliser les forces de sécurité là où elles ont besoin d’être mobilisées, et je rappelle très justement qu’il y a un droit de manifester en France, mais qu’il n’y a pas un droit à casser.”