Une peau artificielle apte à ressentir des objets
La technologie est naissante, mais prometteuse : des chercheurs de l'Université de Stanford sont parvenus à constituer une peau artificielle capable de sentir les objets touchés.
Un espoir pour les amputés qui bénéficient d’une prothèse ? A l’Université de Stanford, en Californie, des chercheurs travaillent depuis 10 ans à un projet unique, celui de rendre la sensation du toucher aux personnes handicapées.
Ici, le matériau mis au point pourrait permettre de transmettre la sensation du toucher, de la pression, au cerveau. Explications.
Comment fonctionne cette peau artificielle ?
Vendredi, la revue Science fait état de l’avancée des recherches. D’abord, le principe : les circuits organiques sont couplés à des capteurs de pression, et l’ensemble est ainsi en mesure de de conduire les signaux de la sensation aux cellules des cerveaux de souris de en laboratoire. Ces signaux ne sont pas uniformes, ils s’adaptent à la pression exercée, faible ou plus intense, tout comme une main.
Dans le détail, les capteurs contenus dans la matière qui compose cette “peau” se comptent en milliards de nanotubes de carbone lesquels, selon la force de la pression exercée, se contractent pour conduire le signal. Pour résumer, le matériau détecte dans un premier temps le toucher, et la seconde couche “comprend” les signaux électriques, les reproduit en stimuli biochimiques.
Un pas pour l’optogénétique
Le Parisien, qui se fait l’écho des travaux, évoque l’optogénétique, ce “nouveau champ de recherche combinant l’optique et la génétique (et qui) est principalement basée sur une protéine qui possède la propriété d’être activée par la lumière bleue”. Devant la difficulté des protéines déjà utilisées dans ce domaine à stimuler assez longtemps les cellules neuronales, ils ont dû s’employer à en créer de nouvelles qui allongent le temps entre les stimuli.
Le quotidien rapporte également les commentaires de chercheurs du prestigieux MIT de Boston concernant ces travaux. Selon les Pr Anikeeva et Koppes, reproduire la complexité du toucher “demeure un défi difficile en ingénierie”, mais jugent toutefois qu’il y a espoir à la lumière de l’avancée des scientifiques de l’Université de Stanford.