Un test sanguin pour déterminer notre âge biologique
Prédire l'âge de notre mort, de la science-fiction ? Pas forcément, si l'on en croit ces chercheurs britanniques qui travaillent sur une signature génétique de notre état de santé, passée la soixantaine.
“Pour connaître l’âge de votre mort, envoyez MORT au 8….”. Depuis notre mobile, nous pouvons tous nous amuser à recevoir par simple texto l’année de notre mort. Ces attrape-nigauds pas bien méchants sont bien entendu là pour amuser la galerie en soirée. Mais l’idée pourrait bientôt devenir tout à fait sérieuse.
Non pas à l’aide d’un logiciel fantaisiste, mais avec un test sanguin qui va débusquer notre véritable âge… biologique.
L’âge biologique, au-delà de l’âge chronologique
James Timmons, du King’s College de Londres, pose le problème on ne peut plus clairement : “Nous utilisons l’âge chronologique pour juger de tout, des primes d’assurance à l’éligibilité à des procédures médicales, déplore. Or, à 60 ans, nous n’avons pas tous le même âge biologique et aucun test biologique ne le traduit”.
En gros, si votre carte d’identité mentionne 35 ans, qu’en est-il réellement de votre corps ? Pour s’approcher de la réponse, les collègues de James Timmons ont travaillé à l’élaboration d’une carte génétique rassemblant 150 marqueurs d’une bonne santé, à partir d’individus âgés de 25 à 65 ans. Ensuite, les résultats sanguins de 700 hommes de 70 ans, tous en bonne santé ont été scrutés. L’objectif était ici de vérifier quels individus se trouvaient dans un processus de “bon” vieillissement. En outre, la possibilité d’une mort dans les quelques années futures pouvait être avancée avec 45% de probabilité.
Pourrait-on connaître l’âge de notre mort ?
L’objectif n’est pas de déterminer l’âge de la mort, à l’image d’un savant fou. Mais de repérer des années à l’avance les individus potentiellement porteurs d’une future maladie d’Alzheimer, ou toute autre maladie liée à la dégénérescence. James Timmons précise : “Notre découverte fournit la première forte ‘signature’ moléculaire d’un âge biologique chez les hommes, et pourrait permettre de transformer la façon dont l’âge est utilisé pour prendre des décisions médicales”. Cela pourrait fonctionner sur le cerveau, mais également pour des organes. En effet, en connaissant son véritable âge biologique, l’on pourrait déterminer s’il est en état d’être greffé sur un receveur.