Un Picasso estimé à 25 millions d’euros saisi sur un bateau en Corse
Le tableau de Picasso « Tête de jeune fille » d’une valeur estimée à plus de 25 millions d’euros a été saisi vendredi dernier sur un bateau en Corse alors qu’on tentait de lui faire quitter l’Espagne. L’œuvre est jugée inexportable.
Le tableau est considéré comme inexportable, mais son propriétaire ne semble pas l’entendre de cette oreille. La douane française a en effet saisi une œuvre de Pablo Picasso, estimée à 25 millions d’euros, alors que son propriétaire tentait de l’envoyer vers la Suisse.
Un trésor national espagnol
Selon un communiqué de la douane française, une « tentative d’exportation vers la Suisse depuis le bureau des douanes de Bastia d’un tableau de Picasso Head of a Young Woman (“Tête de jeune fille”) jeudi dernier a attiré l’attention des fonctionnaires français ».
Le tableau de l’artiste espagnol se trouvait dans un bateau qui mouillait au port de plaisance de Calvi. Les agents des douanes se rendent alors sur le navire afin de vérifier que le tableau est bien en règle. Mais le capitaine du bateau ne peut alors présenter qu’un compte rendu de jugement rédigé en langue espagnole rédigé par l’Audience nationale espagnole et un document d’évaluation de l’œuvre. Le tout confirme que l’œuvre est « un trésor national espagnol qui ne pouvait en aucun cas être sorti d’Espagne », selon les douaniers.
Propriété d’un banquier espagnol
Plus que la valeur fiduciaire, c’est bien la valeur symbolique du tableau qui en fait une œuvre qui ne doit pas quitter le sol espagnol. Ce dernier est la propriété d’un banquier espagnol, Jaime Botin, dont la famille a participé à la création du premier groupe bancaire du pays. L’homme n’était pas à bord du bateau, propriété d’une société dont il est actionnaire et battant pavillon britannique, la demande d’exportation du tableau enregistrée à Bastia n’a pas été faite en son nom.
Ce n’est pas la première fois que l’on tente de faire quitter la « Tête de jeune fille » du sol espagnol. Une première demande avait été déposée en décembre 2012 en Espagne pour sortir définitivement le tableau du territoire, à destination de Londres. Le ministre de la Culture espagnole s’y était opposé en 2015 jugeant l’œuvre « inexportable », car elle appartient aux « biens d’intérêt culturel ».