Un forage russe crée la polémique en Antarctique
Après 20 ans de forage, une équipe russe est parvenu à atteindre le lac Vostok, situé sous une couche de glace de 4 km. Un forage que certains scientifiques jugent dangereux pour la préservation du site.
Découvert par hasard fin des années 80, le lac Vostok se situe sous quatre kilomètres de glace. Après plusieurs interruptions au cours des années 90, le forage s’est terminé voilà quelques jours comme l’a annoncé hier l’agence Ria Novosti. Les interruptions, dues à la volonté de la communauté scientifique internationale, n’ont finalement pas suffi pour la préservation du lac d’eau pure, qui mesure 250 km de long et 50 km de large.
La possibilité d’une pollution du lac par les actuelles techniques de forage est en effet à envisager et celle-ci risquerait de compromettre le site ainsi que les éventuelles découvertes que l’on pourrait faire sur le lieux isolé et protégé, qui pourrait notamment abriter des formes de vie encore inconnues.
Certains scientifiques sont sceptiques quant à l’intérêt climatologique de ce forage. Jean Jouzel, du Commissariat à l’énergie atomique déclare : “Dire que ça va nous apprendre quelque chose sur le climat, c’est faux : on sait qu’à partir de 3300m, on ne peut plus obtenir d’information climatique à Vostok. Il y a une question de prestige national qui est très claire, cela devient plus important que l’intérêt de la communauté qui est de préserver ce lac jusqu’à ce qu’on ait des techniques non polluantes.” Selon Martin Siegert, de l’Université d’Édimbourg, les Russes aurait même utilisé du kérosène dans le trou de forage pour éviter que celui-ci ne regèle.