Un député PS s’attaque à l’apologie de l’anorexie
Le député PS Olivier Véran va défendre deux amendements visant à interdire l’apologie de l’anorexie.
Et si les images des images de mannequins à la maigreur extrême devenaient de l’histoire ancienne en France ? Cela pourrait bien être le cas grâce à deux amendements, interdisant le recours aux mannequins dénutris et l’apologie de l’anorexie et inclus dans le projet de loi santé de Marisol Touraine qui vont être déposés devant l’assemblée par le député PS de l’Isère, Olivier Véran.
La fin de l’anorexie comme phénomène de mode ?
C’est le député lui même qui a confirme dans le Dauphiné Libéré qu’il allait faire cette demande devant les députés, selon lui « Il est intolérable que l’on puisse faire l’apologie de la dénutrion et que l’on puisse exploiter commercialement des personnes qui sont dans des situations mettant en danger leur santé ».
Ce projet de loi comportera deux axes forts. Le premier a pour but d’interdire aux agences de mannequinat d’utiliser des mannequins diagnostiqués en état d’anorexie. Un diagnostic qui sera effectué en mesurant l’indice de masse corporelle (IMC) des égéries des marques. Un état de maigreur qui s’échelonne selon « trois niveaux de gravité » selon Olivier Véran.
Modification du Code du travail
Olivier Véran propose de faire évoluer le Code du travail afin de limiter les abus. Les agences de mannequinat devront fournir pour chaque mannequin un certificat médical attestant que son IMC ne passe pas en dessous d’un certain seuil. Une amende allant jusqu’à 75 000 euros assortie à une peine de 6 mois d’emprisonnement maximum sanctionnerait les contrevenants.
Le deuxième amendement prévoit de sanctionner tout « délit de valorisation de maigreur excessive ». Les sites web pro-ana (faisant l’apologie de l’anorexie) seraient interdits tout comme toute forme de promotion de l’anorexie. Olivier Véran déplore que « Ces sites expliquent aux jeunes filles de 12-13 ans qu’il faut avoir un écart de 15 centimètres entre les jambes pour être belles ».
Pour Olivier Véran, ces dispositions sont d’utilité publique, on estime « entre 30 et 40 000 personnes souffrent d’anorexie mentale en France […] Ce sont des adolescents dans 90 % des cas. L’impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler, est très fort ».
En 2008 déjà, un groupe de travail avait élaboré une charte sur l’image du corps et avait été signé par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.