Un centre d’accueil en Côte d’Or, accueille trente migrants de Calais
Depuis le début du mois de février, un village de 1600 habitants en Côte-d'Or accueille trente migrants de Calais.
Ils cherchent désespérément à atteindre l’Angleterre, c’est finalement la commune de Pouilly-en-Auxois qui leur tend les bras. Depuis près de deux semaines, ce petit village accueille une trentaine de migrants tous demandeurs d’asile qui jusque là résidaient à Calais dans des conditions insalubres.Exit les nuits à dormir sous un pont, c’est désormais dans une ancienne caserne de gendarmerie reconvertie en centre d’accueil que des soudanais, tchadiens ou érythréens ont élu domicile.
Un accueil qui s’explique en partie par une décision venant du minisètre de l’Intérieur, visant à répartir les migrants en dehors de Calais : «Pour désengorger Calais de ses quelque 2500 migrants, le ministère de l’Intérieur a demandé à différents opérateurs de logement social de chercher des centres d’accueil. Adoma a signé un bail de dix-huit mois pour accueillir jusqu’à 60 migrants dans cette caserne des gendarmes, un bâtiment des années 1960 vacant depuis plusieurs mois » explique la sous-préfète de Beaune, Anne Frackowiak-Jacobs.
« Cela se passe bien »
Maire d’une commune de seulement 1600 habitants, Bernard Milloir (sans étiquette) a appris la nouvelle avec un peu de réticence mais assure que les nouveaux arrivants prennent leurs marques. « On m’a dit que ce seraient 60 personnes. Je ne savais pas du tout quel profil elles auraient. Est-ce que ce seraient des familles? Auquel cas, il aurait fallu se poser la question de la scolarisation des enfants », explique celui qui ironie de l’histoire est originaire de Calais. « J’ai quitté Calais il y a une quinzaine d’années, je n’ai donc pas connu l’immigration clandestine quand j’y vivais. Je reviens quelquefois, la ville a changé. Les migrants sont vraiment livrés à eux-mêmes. Ici, ce n’est pas le cas, ils sont logés, encadrés. »
«Des lettres anonymes »
Annoncée quelques jours après les attentats de Paris, l’accueil des migrants n’est pas forcément passé auprès de tout le monde. « Forcément, il y a eu des amalgames. » déclare le maire qui a d’ailleurs reçu une dizaine de lettres anonymes « avec des propos nauséabonds. Mais j’ai pris les devants et le parti de regarder et d’expliquer les choses de manière humaniste. Ce sont des gens qui sont dans la souffrance ».
La commune de Pouilly-en-Auxois devrait accueillir trente personnes dans les prochains jours.