Ukraine : un mince espoir après l’accord de Genève
Si un accord surprise a été trouvé hier, l'Occident reste prudent quant à la bonne volonté de Moscou de sortir de la crise ukrainienne.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Ukraine, Union Européenne et Etats-Unis ont passé un accord avec Moscou. C’est pas la voix de Sergueï Lavrov, son ministre des Affaires étrangères, que la Russie a annoncé une série d’étapes pour sortir de la crise. Le document énumère les modalités de l’accord :
- “Tous les bâtiments saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés”,
- les groupes armés illégaux doivent être désarmés,
- amnistie pour ceux qui respecteront les dispositions de l’accord, sauf pour les coupables de crimes de sang.
Le chef de la diplomatie russe a en outre affirmé que la Russie n’avait “aucun désir” d’envoyer des troupes en Ukraine, un tel acte “serait contre nos intérêts fondamentaux”.
Accord de désescalade en Ukraine : Barack Obama et ses alliés restent prudents
A l’issue de cet accord, John Kerry, chef de la diplomatie américaine, a déclaré que les sanctions contre la Russie seraient effacées si cette dernière faisait un pas pour désamorcer les tensions grandissantes. Pour sa part, Barack Obama reste sceptique. Si le Président américain estime que la désescalade peut provenir de la diplomatie, “il faudra encore plusieurs jours pour voir si les déclarations se concrétisent”. Son extrême prudence se lit dans les mots prononcés peu après : “J’espère que cet accord sera appliqué, mais je ne pense pas qu’on puisse compter dessus, étant donné ce qu’on a vu dans le passé”.
Sur le terrain, c’est l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (Osce) qui sera en charge de l’application de l’accord. L’Union européenne poursuivra pour sa part “ses efforts pour soutenir l’Ukraine, économiquement, financièrement et politiquement”.