Ukraine : le G8 se tiendra à Bruxelles, sans la Russie
C'est la première fois depuis 1998 et son admission dans le G8 que la Russie n'y participera pas. Une sanction suite à la crise ukrainienne.
Le prochain G8 devait se réunir à Sotchi, dans la Russie de Vladimir Poutine. Mais après l’annexion de la Crimée par ce dernier, Barack Obama et ses alliés ont décidé d’annuler le grand rendez-vous. Il se tiendra finalement en juin à Bruxelles, sans la Russie. Le G8 redevient donc le G7 d’avant 1998, date à laquelle la Russie avait rejoint les 7 grands pays industrialisés : Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis.
Cette décision a été prise en marge d’un sommet sur la sécurité nucléaire qui se tenait à La Haye. La Russie, cependant, n’est pas exclue définitivement, malgré que cette éventualité fut évoquée avant la réunion. L’exclusion durera “jusqu’à ce que la Russie change d’attitude et qu’un environnement propice à un dialogue constructif soit de retour”.
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français, a commenté cette annulation comme étant “peut-être l’un des gestes les plus significatifs parce qu’elle démontre que tous ces pays, très différents, n’acceptent pas le fait accompli de l’annexion de la Crimée”.
L’annulation du G8 n’émeut pas Moscou
Avant la prise de décision, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait dédramatisé l’éventualité d’une telle éviction, affirmant : “Si nos partenaires occidentaux pensent que le format est parvenu au bout de sa logique, nous ne nous accrocherons pas à ce format. Pour nous, ce n’est pas une grande tragédie si le G8 ne se réunit pas”. Il a fait cette déclaration en marge d’une réunion avec son homologue ukrainien, un tête-à-tête salué par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
D’autre part, les 7 pays ont averti la Russie en cas d’escalade supplémentaire en Crimée, et menacent de sanctions “sectorielles coordonnées qui auront des conséquences de plus en plus importantes sur l’économie russe. Adopter de telles sanctions affecterait l’ensemble de l’économie, et chacun reconnait qu’il y a un coût à payer. Mais ce coût sera bien plus élevé pour les Russes, qui ont plus à perdre d’un isolement au niveau global”.