Turquie : le HDP, un parti pro-kurde et… Ouvertement féministe
Le HDP, parti kurde qui a fait dimanche son entrée au Parlement en Turquie, recueillant près de 13% des voix, est également un parti de femmes.
Sur 80 députés récemment élus au Parlement, le parti pro-kurde compte aujourd’hui 31 femmes en Turquie.
Si sa base est toujours constituée d’une partie de l’électorat kurde, qui représente 20% de la population en Turquie, le parti a su élargir ses soutiens, sous l’impulsion notamment du charismatique coprésident du parti, Selahattin Demirtas.
Une formation résolument à gauche
Après avoir pris certaines distances avec le PKK, (Parti des travailleurs du Kurdistan) beaucoup plus radical dans ses idées tout comme dans ses moyens d’actions, le HDP s’est progressivement transformé en une formation politique féministe, écologiste, et favorable aux minorités (ethniques et sexuelles).
Ainsi le parti pro-kurde, résolument ancré à gauche, est-il parvenu à séduire une partie de l’électorat turc exaspéré par le règne autoritaire et conservateur de l’ancien Premier ministre et actuel Président, Recep Tayyip Erdogan.
Aspirations féministe du parti
Et, malgré la distance instaurée vis à vis du PKK, les candidates du HDP n’ont d’ailleurs pas hésité à citer au cours de la campagne, les femmes et les combattantes engagées contre Daech dans le Rojava, le Kurdistan syrien, comme des exemples à suivre pour aller vers une « vie nouvelle », preuve que l’aspiration féministe du parti est bel et bien l’un des points centraux du discours.
L’entrée au Parlement du HDP, qui défend la parité à tous les échelons de la vie politique, pourrait bien rendre le visage des dirigeants turcs plus féminins, mais également empêcher les droits des femmes turques de subir une certaine régression comme le présageaient déjà certains.
Droits des femmes en danger en Turquie ?
Dans le manifeste des candidates du parti, la liste de leurs engagements est on ne peut plus longue : promesse de travailler sur une nouvelle Constitution intégrant davantage la question des droits des femmes, création de « budgets » centralisés spécialement dédiés aux questions de genre, mesures pour mettre fin aux mariages forcés, au travail précaire et au sexisme en entreprise, instauration de la parité pour chaque élection…
Reste que le parti, s’il enregistre une petite victoire en entrant au Parlement, devra néanmoins composer avec d’autres formations. S’il pourra donc se prononcer sur diverses propositions, les siennes seront sans aucun doute très délicates à soumettre aux autres coalitions, et encore plus à les faire adopter.