Turquie : Fiasco du blocage de Twitter
Après 6 jours de blocage du réseau social, la justice turque vient d'invalider la décision du Premier ministre d'interdire Twitter.
Le Premier ministre turc Recep Erdogan, accusé par des publications sur le réseau social d’être impliqué dans le vaste scandale de corruption qui secoue la Turquie depuis plusieurs mois, a décidé, le 20 mars, de bloquer l’accès des internautes turcs à Twitter. Peine perdue pour celui qui souhaitait censurer ses administrés, puisque le nombre de tweets a, depuis, littéralement explosé.
Peine perdue pour celui qui souhaitait censurer ses administrés, puisque le nombre de tweets a, depuis, littéralement explosé. Selon Al-Jazeera, le nombre de messages postés aurait en effet augmenté de 138% en cinq jours.
Turquie : désaccord au sein de l’exécutif
Le Président de la République turque, Abdullah Gül, fidèle adepte du réseau social, a désapprouvé la mesure prise par son Premier ministre, espérant qu’elle soit rapidement levée. “Il n’est pas légalement possible de fermer Internet et de tels sites”, a-t-il déclaré dimanche à des journalistes.
Pour Recep Tayyip Erdogan en revanche, les réseaux sociaux “violeraient la loi turque”, en ayant “recours à des montages”.
La justice a, ce mercredi, donné raison au Président, en invalidant l’interdiction. Le tribunal d’Ankara a en effet estimé que cette mesure était “contraire aux principes de l’Etat de droit”.
Les utilisateurs avaient notamment réussi à contourner l’interdiction grâce à diverses applications mobiles, et en suivant les instructions et conseils de sites d’informations anglophones. Le nombre d’utilisateur de Tor, principal portail d’accès au darkweb a également presque doublé depuis le début de la censure.
L’interdiction avait provoqué un tollé international, tandis qu’Erdogan, lui, avait également menacé de s’en prendre à Youtube et à Facebook.
Ce nouveau scandale tombe mal pour le Premier ministre : à quelques jours des municipales, ces dernières pourraient prendre des allures de référendum contre lui.