« Trop laide pour être violée », un député brésilien dérape
Un député brésilien a créé une vive polémique au Brésil pour avoir déclaré que son adversaire était "trop laide pour être violée".
« Il y a quelques jours, tu m’as traité de violeur. Et j’ai dit que je ne te violerais pas parce que tu ne le mérites pas ! » C’est en ces termes que Jair Bolsnaro, député brésilien s’en est pris à Maria do Rosario Nunes. Un nouveau coup bas qui a fait un début de polémique au Brésil. Issus de deux courants politiques différents, les deux protagonistes ont l’habitude de s’envoyer depuis plus de cinq ans des noms d’oiseaux et autres quolibets.
Des propos qui ont bien évidemment choqué l’ensemble de la classe politique, et qui auraient pu être atténués avec des excuses, mais Jair Bolsnaro 59 ans, n’était visiblement pas rassasié, et a insisté lors d’un entretien dans un journal télévisé : « Elle ne mérite pas d’être violée car elle est très laide. Ce n’est pas mon type. Je ne la violerai jamais ».
Des manifestations contre Jair Bolsnaro
Silence gêné dans son camp, indignation dans l’autre, Jair Bolsnaro s’est attiré les foudres de nombreuses associations féministes. “Il faut dénoncer cela de manière véhémente” déclarait Lucia Rincon à la tête de nombreuses manifestations contre le député. “C’est un appel à la violence contre les femmes. Une personne avec une attitude comme celle de ce monsieur ne peut représenter aucun secteur de la société”.
De son côté, Maria do Rosiaro Nunes, proche de la présidente Dilma Rousseff porte plainte contre Jair Bolsnaro pour incitation publique au viol. Cette dernière estime qu’elle ne le fait pas pour elle, mais « pour toutes les femmes brésiliennes, car aucune ne mérite d’être violée. Je n’accepte pas qu’au Parlement, ni dans aucun autre lieu, il existe l’incitation à la violence ».
143 000 viols par an au Brésil
L’affaire ayant sensibilisé les cas de viols des femmes au Brésil, un nouveau projet de loi a été adopté au Sénat. Selon un rapport, l’année dernière, 50320 agressions sexuelles avaient été dénoncées. Mais on estimait que seulement 35% des victimes portaient plainte ce qui fait dire à une directrice de sécurité publique, que “près de 143000 cas de viols se déroulent chaque année au Brésil”.