Vous aussi, traquez la pêche illégale depuis votre ordinateur
Leonardo DiCaprio a lancé jeudi le projet Global Fishing Watch. Il permet à tout le monde de surveiller presque en temps réel l'activité des chalutiers dans toutes les mers du globe.
Les ONG Oceana et SkyTruth se sont associées au géant Google pour développer le programme en ligne Global Fishing Watch. Lancé par l’acteur mais aussi militant écologiste Leonardo DiCaprio à l’occasion de l'”Our Ocean Conference 2016″, il permet à tout un chacun de participer à la lutte mondiale contre la surpêche et la pêche illégale.
Coût de la pêche illégale : 23,5 milliards de dollars par an
Lasse Gustavsson, le directeur Europe d’Oceana, “Cet outil va apporter une transparence inédite dans le domaine de la pêche commerciale. Il pourrait changer la manière dont on gère les ressources halieutiques”.
“Depuis une trentaine d’années, les pêcheurs attrapent de moins en moins de poissons. Dans de nombreuses régions du monde, les stocks sont surexploités. Pour leur permettre de se reconstituer, il est urgent de mettre en place davantage d’aires marines protégées, de lutter contre les techniques de pêche destructrices, et d’instaurer des quotas de prises plus restrictifs”, poursuit-il.
Comment le programme fonctionne-t-il ?
Et c’ets là que Google entre en jeu, en se basant sur le Système d’identification automatique qui permet aux bateaux de communiquer. Brian Sullivan, en charge du projet chez le géant américain, explique : “Ce système largement utilisé à travers le monde a été développé à l’origine pour des raisons de sécurité, afin d’éviter que des navires entrent en collision. Nous avons eu l’idée de l’adapter pour la surveillance de la pêche”.
Une fois sur le site, il suffit de s’y inscrire à l’aide d’une adresse e-mail ou via son compte Facebook. La plateforme est ainsi accessible. Chaque point lumineux représente un bateau de pêche, et il possible à l’aide du zoom de connaître sa fiche d’identification. Ici, il ne s’agit pas de participer à une quelconque délation. C’est un moyen de faire prendre conscience des dangers que représente la surpêche ou la pêche illégale.
Une application concrète de son utilité ? Le Temps, qui consacre un long et passionnant article sur le sujet, nous informe que “Grâce aux images fournies par la plateforme, le gouvernement des îles Kiribati, dans l’océan Pacifique, a pu s’assurer que la pêche avait bien reculé dans l’aire protégée des îles Phoenix, où elle avait été interdite en 2015. La zone étant très vaste, il aurait été impossible de le contrôler sans l’aide des satellites”.