Transport de colis : amende record pour plusieurs entreprises
672,3 millions d'euros, c'est la très lourde amende que se sont vus infliger en France de grands noms du transport de colis, dont TNT, FedEx ou DHL. A l'origine, deux "ententes" dans ce secteur en crise.
Ce jour, l’Autorité de la concurrence annonce qu’elle va sanctionner deux ententes dans le secteur déjà en crise de la messagerie. Cette amende record de plus de 672 millions d’euros intéresse une grande majorité des acteurs du transport, à savoir FedEx, Geodis, DHL, Chronopost, Norbert Dentressangle Distribution, ou encore TNT, Transports Henri Ducros pour ne citer qu’eux.
A l’origine donc de cette spectaculaire amende, des ententes illégales dont l’objectif était de contrôler les prix dans le secteur.
Une entente sur fond de hausses de tarifs
De 2004 à 2010, les sociétés incriminées ont donc, comme le précise le site du magazine Capital, “profité de réunions du syndicat professionnel Union des entreprises transport et logistique de France (TLF) pour se concerter sur leurs hausses tarifaires annuelles pour leurs services de transport de marchandises”. La société la plus lourdement mise à l’amende est Geodis, qui appartient à la SNCF et numéro 1 du secteur en France, à hauteur de 196 millions d’euros.
Un dommage “certain” pour les clients, et des emplois en jeu
Emmanuel Combe, vice-président du gendarme de la concurrence, a estimé en conférence de presse que le dommage avait été “certain” côté clients, sans toutefois mesurer son ampleur. De son côté, TLF, le syndicat professionnel juge estime que les sanctions sont “particulièrement lourdes”, et rappelle la situation de crise dans laquelle se trouve le secteur de la messagerie : “En 15 ans, les faillites se sont multipliées, plus de 15.000 emplois ont été détruits”.
L’Autorité de la concurrence répond en affirmant que ce contexte a été inclus dans le dossier, et évoque que Mory Ducros, mise en liquidation judiciaire, ne fait pas partie des groupes amendés. Ou que d’autres, déjà fortement fragilisées par l’environnement économiques, ont vu les sanctions réduites de 90%. Pour autant, Mr Combe a insisté : “Il ne s’agissait pas d’une entente en place pour restructurer le secteur. Les surcapacités subsistent. Il s’agissait d’une entente pour rien”.