Torture : les excuses du directeur de la CIA pour des méthodes “répugnantes”
A la suite de la publication d'actes de torture menés par la CIA après le 11-Septembre, le directeur de la CIA s'excuse publiquement.
Mardi, le Sénat américain publiait un rapport accablant sur les actes de torture menés par la CIA après les attentats du 11-Septembre. Sur 500 pages, le programme de l’agence de renseignement listait avec force détails les pratiques de l’époque, sensées mener à la divulgation d’informations pouvant permettre de localiser Ben Laden : privation de sommeil, simulations de noyade, prisonniers jetés contre les murs de leurs cellules,… Barack Obama avait jugé ces actes “contraires” aux valeurs américaines.
Jeudi, le directeur de la CIA John Brennan a tenu à s’excuser publiquement lors d’une conférence de presse depuis le siège de Langley en Virginie.
John Brennan, CIA : “nous n’étions pas préparés”
Ce rapport a fait l’effet d’une bombe, et pas seulement aux Etats-Unis. D’où cette conférence de presse de John Brennan, une première dans l’histoire du pays. Si le patron de la CIA n’a pas utilisé une seule fois le mot “torture”, laissant “à d’autres le soin de qualifier ces activités”, il a toutefois reconnu : “nous n’étions pas préparés”.
Dans un premier temps, Mr Brennan évoque avec fermeté certains actes : “Dans un nombre limité de cas, des membres de l’agence ont employé des techniques d’interrogatoire qui n’étaient pas autorisées, qui étaient répugnantes et qui doivent être justement refusées par tous. Et nous ne sommes pas parvenus à tenir ces agents responsables de leurs actes”.
Pour autant, il tient à souligner que la majeure partie des agents avaient agi “en étant fidèles à leurs responsabilités et conformément aux instructions légales qui leur étaient fournies”.
Une justification à demi-mot
“J’ai déjà déclaré que nos évaluations indiquaient que le programme de détention et d’interrogatoire avait produit des renseignements utiles qui avaient aidé les Etats-Unis à déjouer des projets d’attaque, à capturer des terroristes et à sauver des vies”, a martelé la patron des renseignements américain.
Une déclaration qui s’apparente à une justification à peine voilée et que John Brennan a tempéré de la sorte : “La relation de cause à effet entre les techniques d’interrogatoires poussés et les informations utiles fournies par les détenus est, de mon point de vue, impossible à établir”.