Thaïlande : l’armée instaure la loi martiale
Après des mois de crise politique et populaire, la Thaïlande connaît depuis cette nuit la loi martiale, imposée par l'armée.
Manifestations interdites quels que soient les camps qui s’opposent, médias censurés,… cette fois-ci c’est certain, l’armée est bel et bien sortie de sa réserve, dés l’aube ce matin. Le chef des armées, le général Prayuth Chan-ocha, s’est exprimé à la télévision et a indiqué que l’armée intervenait pour “restaurer la paix et l’ordre public (…) Le public ne doit pas paniquer et doit continuer à vivre sa vie normalement”. D’autre part, “tous les militants politiques doivent cesser leurs activités et de collaborer avec nous pour trouver une issue à la crise”.
Car l’armée a été, et ce dès les premières manoeuvres, accusée de commettre un coup d’Etat. Mais le chef des armées s’en défend, et brandit la raison de la sécurité pour justifier le déploiement de l’armée dans le royaume. Il faut dire que ces derniers jours, des dizaines de milliers de manifestants se sont encore réunis à Bangkok, à la recherche de l’imposition de leurs idées. Les affrontements entre opposants et partisans du pouvoir en place ont fait 28 morts depuis novembre 2013.
Loi martiale en Thaïlande : un “demi-coup d’Etat” selon un cadre au pouvoir
Quelque peu surpris, le gouvernement par intérim du pays assure qu’il continue à fonctionner et d’assurer l’autorité politique. Mais l’armée a souvent joué un rôle dans l’histoire de la Thaïlande. En 2006 déjà, c’est elle qui avait évincé du pouvoir Thaksin Shinawatra, le frère de Yingluck, la première ministre récemment destituée.
A LIRE AUSSI – Thaïlande : la justice destitue la Première ministre
Dans son allocution à la télévision, le chef des armées a “interdit à tous les médias de rapporter ou de distribuer toute information ou toute photographie nuisibles à la sécurité nationale”. Ainsi, une dizaine de chaînes diffusant par satellite, quel que soit le camp politique concerné, ont été forcées de se taire pour “éviter toute déformation de la vérité”.
Au niveau international, le Japon s’est dit “inquiet”, tandis que les Etats-Unis demandent à ce que “toutes les parties en présence doivent respecter les principes démocratiques, y compris la liberté d’expression”.