Terrorisme : une sénatrice normande contre une médaille pour les victimes
La sénatrice UDI de l'Orne Nathalie GOulet a fait connaître sa désapprobation d'une médaille décernée aux victimes du terrorisme. Et d'avoir lancé une pétition demandant l'abrogation du décret concerné.
Dans un décret daté du 12 juillet dernier et paru dans la Journal Officiel est inscrit que les victimes du terrorisme vont se voir remettre une médaille nationale de reconnaissance, dans le but affiché de “manifester l’hommage de la Nation aux victimes d’actes terroristes commis sur le territoire national ou à l’étranger”.
Une médaille appelée à être décernée aux victimes d’attentats survenus depuis 2006. Pour la sénatrice IDI de l’Orne et présidente de la Commission d’enquête sur la lutte contre les filières jihadistes Nathalie Goulet, ce décret va dans un sens qu’elle estime mauvais, au point qu’elle a lancée une pétition visant à le faire retirer.
Médaille pour les victimes de terrorisme : une pétition lancée
Dans le court texte de cette pétition, Mme Goulet déclare qu’à ses yeux, “cette médaille est un signal déplorable donné aux terroristes car elle ancre la victime de terrorisme dans la permanence et la place dans l’ordre protocolaire avant la Médaille de la Résistance ou la Croix de Guerre”.
Et d’ajouter : “Ce n’est pas une manière de promouvoir notre compassion bien légitime. Nous demandons l’abrogation pure et simple du décret n°2016-949 du 12/07/16.”
La sénatrice Nathalie Goulet pour l’abrogation du décret
Le journaliste Jérôme Godefroy semble partager la position de la sénatrice, en indiquant ainsi sur son site internet que cette médaille, “c’est, en quelque sorte, valoriser le terrorisme dans sa barbarie. Les auteurs des attentats se posent en martyrs. Leur ‘sacrifice’ est magnifié : leurs victimes sont valorisées par les gouvernants avec un pendentif. Chaque attentat sera souligné par la remise des décorations. […]
Cette idée saugrenue et obscène est en réalité le signe d’une impuissance mâtinée de mauvais goût. Que peut-on faire contre le terrorisme ? Pas grand chose, apparemment. Alors, pour faire passer la pilule, on distribue des médailles. C’est un exercice de communication grossier et déplacé. Décorez les policiers, les gendarmes, les pompiers, les médecins et infirmiers qui combattent le terrorisme ou y font face. Saluez le courage de tel ou tel individu qui aura tenté de s’opposer à un acte barbare. Les jeunes Américains du Thalys n’ont pas usurpé leur Légion d’Honneur.” À l’heure où sont rédigées ces lignes, le texte a reçu le soutien de 43 signataires.