Tchouri : découvertes de nouvelles briques élémentaires de la vie
De la glycine et du phosphore ont été détectés sur la comète Tchouri. Il s'agit là de deux ingrédients capitaux dans l'apparition de la vie sur Terre.
Et voici que Tchouri refait parler d’elle. La comète, scrutée par la sonde Rosetta depuis maintenant près de deux ans, continue de livrer ses secrets. Dernièrement, l’un de ses instruments, le spectromètre Rosina, a détecté du phosphore et de la glycine.
Cet acide aminé et cet élément-clé de l’ADN viennent renforcer l’idée selon laquelle l’apparition de la vie sur Terre serait consécutive de l’impact de comètes sur notre planète.
Une découverte majeure sur Tchouri
Publiés dans la revue ScienceAdvances, ces travaux menés par l’agence spatiale européenne (ESA) sont capitaux, comme l’explique l’un des responsables de la mission Rosetta, Matt Taylor : “La multitude de molécules organiques déjà identifiée par Rosina sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, auxquelles s’ajoutent désormais la glycine et le phosphore -des ingrédients fondamentaux de la vie-, confirment notre hypothèse que les comètes ont le potentiel d’apporter les molécules essentielles de la chimie prébiotique”.
Avec enthousiasme, il indique que “démontrer que les noyaux cométaires sont des réservoirs de matériaux primitifs dans le système solaire et qu’ils auraient pu transporter ces ingrédients-clé de la vie sur la Terre est l’un des principaux objectifs de Rosetta et nous sommes ravis de ces résultats”.
La glycine, détectée pour la première fois dans l’atmosphère cométaire
Certes, des traces de glycine avaient déjà été observées dans des poussières de la comète Wild 2 en 2004. Mais à l’époque, la Nasa n’écartait pas l’hypothèse que les échantillons rapportés sur Terre aient pu être contaminés. Mais cette fois, “Il s’agit de la première détection certaine de glycine dans la mince atmosphère d’une comète”, précise la chef du projet Rosina, Kathrin Altwegg.
Quant au phosphore, Hervé Cottin, professeur au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques, livre son sentiment à l’agence Reuters : “Le phosphore, c’est plutôt étonnant de le voir comme ça, seul. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il est très facilement libéré sous son état pur, d’atome, et ça le rend aussi, effectivement, facilement disponible une fois livré sur Terre par les comètes”.