Tchétchénie : Violente agression de journalistes par des hommes encagoulés
Des journalistes russes et scandinaves ont été agressés par des hommes encagoulés en Tchétchénie. Le président de la Tchétchénie est fortement soupçonné.
Ils savaient que ce serait un voyage à risque. Organisé par des militants des droits de l’Homme, un groupe de journalistes russes, et deux journalistes scandinaves ont été sauvagement tabassés par des hommes encagoulés, et leur minibus a été incendié. A la suite de cette agression, deux des cinq journalistes faisant partie du groupe ont été hospitalisés. “Des hommes masqués ont sorti les journalistes et les employés de leur véhicule et les ont battus. Ils ont ensuite mis le feu au minibus”, a indiqué l’ONG comité contre la torture sur son compte facebook.
“C’était absolument horrible. J’ai cru que j’allais mourir. Je me disais que j’aurais aimé envoyer un dernier message à ma femme”, a témoigné dans la presse norvégienne le journaliste Øystein Windstad.
Les journalistes sont choqués
Selon le journaliste norvégien, cette attaque a été fomentée par Ramzan Kadyrov, l’homme fort de la Tchétchénie et allié indéfectible du Kremlin. “Ils nous hurlaient que nous étions des traîtres. Ils savaient très bien qui nous étions et comment nous nous appelions. C’était une attaque ciblée pour nous stopper”, précise Øystein Windstad, qui a indiqué qu’il se sentait bien, malgré ses blessures. De son côté, Maria Persson Löfgren, une journaliste suédoise, a été blessée au cours de l’attaque et affirme avoir été « choquée par les évènements », mais se trouvait en sécurité.
Ramzan Kadyrov, très critiqué en Tchétchénie
Le président tchétchène Ramzan Kadyrov est souvent accusé de crime en Tchétchénie. Plusieurs personnes qui avaient critiqué sa manière de gouverner ont été tuées au cours de ces dix dernières années. Parmi elles, la journaliste d’investigation Anna Politkovskaïa, assassinée en octobre 2006 à Moscou, ou encore Natalia Estemirova, représentante de l’ONG Mémorial à Grozny, tuée en 2009.