Take Eat Easy : Les livreurs floués saisissent la justice
Les livreurs de la start-up Take Eat Easy ont décidé de saisir la justice pour faire valoir leurs droits.
Après une levée de fond qui n’a pas abouti fin juillet, la start-up belge de livraison de repas à domicile Take Est Easy devait se résoudre à se placer en liquidation judiciaire. Un coup dur pour les salariés de la firme, mais surtout, un coup de massue pour les centaines de coursiers à vélo, pour la plupart auto-entrepreneur, qui n’avait pas été prévenu des difficultés de l’entreprise.
Depuis, ces derniers tentent de récupérer ce que la firme leur doit et viennent de changer de braquet en annonçant leur volonté de se regrouper pour saisir la justice.
Requalification des contrats
Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsqu’une société entre en liquidation judiciaire, les prestataires externes ne sont pas prioritaires pour les liquidateurs sur le plan financier. Les coursiers de Take Est Easy ne sont donc pas certains d’être payés à hauteur de ce que leur doit la start-up.
Bien décidés à faire entendre leur voix, ces derniers se sont regroupés en collectif pour saisir les tribunaux. C’est notamment le cas à Paris et du collectif des « coursiers parisiens » qui revendique plus de 700 membres sur Facebook, dont 150 serait prêt à saisir les prud’hommes selon Boursorama. L’objectif est d’avoir plus de poids et afin de percevoir leurs revenus de juillet, mais également d’obtenir la requalification de leur contrat de travail.
Salariat déguisé
Si certains coursiers à temps partiel ont perdu des sommes de l’ordre de 200 à 400 euros, d’autres, qui effectuaient cette activité à temps plein, en sont de 2000 à 4000 euros de leur poche. Près de 2000 livreurs seraient concernés au total.
Les déboires judiciaires de Take Eat Easy sont donc loin de se terminer, d’autant plus que l’inspection du travail va également se saisir du dossier pour travail dissimulé, la start-up imposant notamment des périodes d’essai, un équipement ou un planning à ses livreurs. Un lien de subordination qui ne peut pas exister entre une entreprise et un prestataire externe, sous peine de voir le contrat requalifié en contrat de travail en bonne et due forme.