Tafta : un accord dans le mauvais sens pour Manuel Valls
Dimanche en Seine-Maritime, le Premier ministre Manuel Valls a estimé que le Tafta ne pouvait être conclu en raison d'un accord allant "dans le mauvais sens".
À l’occasion d’un déplacement à Belleville-sur-Mer, en Seine-Maritime, le Premier ministre Manuel Valls s’est exprimé sur plusieurs sujets à portée européenne, à commencer par celui, encore brûlant, du “Brexit” (la sortie de l’Europe décidée par une majorité de Britanniques sollicités par référendum).
En face d’environ 200 militants socialistes, M. Valls a considéré que ce départ du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) “clarifie le débat et [permet] de porter un projet européen refondé, rebâti”. On sait par ailleurs que le président de la République François Hollande devrait prochainement s’exprimer quant à des “initiatives” à prendre à ce sujet.
Manuel Valls : “il ne peut pas y avoir d’accord de traité transatlantique”
Concernant le dossier Tafta (traité de libre-échange transatlantique entre les États-Unis et l’UE), le ministre est apparu pessimiste quant à la signature d’un accord, des propos rapportés par Libération : “Je vous le dis franchement, il ne peut pas y avoir d’accord de traité transatlantique. Cet accord ne va pas dans le bon sens”.
Et d’avoir ajouté qu’à ses yeux, ce traité imposerait “une vision qui ferait le lit non seulement des populismes, mais tout simplement une vision qui serait mauvaise pour notre économie”. Voilà pourquoi Manuel Valls se veut ferme quant à la conclusion d’éventuels futurs accords : “Dorénavant, aucun accord de libre-échange ne doit être conclu s’il ne respecte pas les intérêts de l’Union. L’Europe doit être ferme. La France y veillera”.
“L’Europe doit être ferme”
Le Tafta vise à abaisser les barrières commerciales et règlementaires entre l’UE et les États-Unis, et ce pour permettre la création d’une zone de libre-échange appelée à relancer l’activité économique. Le Premier ministre a de même signifié qu’il est nécessaire de “bannir le dumping social, fiscal au sein même de l’Union, avec en particulier un même salaire minimum et des règles très claires sur le détachement des travailleurs”.
Enfin, sur la question en particulier du travail illégal, Manuel Valls a parlé d’une situation insoutenable : “Cela ne peut pas continuer ainsi et si le changement de directive (sur les travailleurs détachés) tel que nous le proposons n’est pas accepté, alors il faudra poser cette question sur la table des discussions de l’UE et renoncer à ce qui aujourd’hui met à mal toute la relation entre les salariés en Europe”.